Algérie : 2001-2009
Publié le 19 janvier 2021
Depuis le 22 février 2019, Alger, comme des dizaines d’autres villes du pays, vit au rythme d’une contestation dont le point d’orgue sont les manifestations massives chaque vendredi. Ce mouvement d’une ampleur inédite frappe par ses aspects massifs, bons-enfants et moqueurs, mais surtout par son auto-organisation.
Mais ce mouvement ne vient pas de nulle part. Il est en partie l’écho des mouvements de lutte et de révolte de la période précédente, notamment du « Printemps noir » de 2001.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction ――――――――――――――――――――――4
Algérie, l’insurrection libertaire du Mouvement des assemblées dit des
Aârouchs――――――――――――――――――――――― 8
L’Algérie est au bord de l’éclosion―――――――――――――――19
En Algérie, « on assiste à une reconquête poétique de la rue »――――――22
Algérie ; Révolution du "Sourire" : paroles d’intellectuels algériens militants――27
Annexes ――――――――――――――――――――――― 31
La rumeur de la casbah ――――――――――――――――――31
L’autre face de la guerre ――――――――――――――――― 32
L’autre Algérie, celle des luttes sociales―――――――――――――36
Algérie, une population martyrisée : les dessous des cartes―――――――39
Algérie, la Kabylie paralysée par une grève générale――――――――――42
Algérie : carnet de route――――――――――――――――――43
Il nous a semblé intéressant de republier des textes libertaires, analyses de fond ou articles d’illustration, de cette période et de les mettre en rapport « à chaud » avec la révolte actuelle qui secoure l’Algérie.
Georges Rivière, infatigable compagnon libertaire, qui a participé au mouvement des Arrch et participe au mouvement de actuel, a eu l’extrême sympathie d’écrire à chaud un texte d’introduction à cette compilation, pour essayer de faire ressortir ce que ces mouvements ont de différents ou de communs à 18 ans d’intervalle.
Au moment où nous éditons cette brochure, nul ne peut dire quelle direction prendra le mouvement en Algérie. Mais au moins il aura mis en évidence que le feu de la liberté et de la dignité couve toujours sous la braise.
18 ans séparent les textes que la CNT-AIT présente ici et qui expriment la perception engagée qu’ont eu, à l’époque, des théoriciens et/ou des acteurs libertaires de ces mouvements populaires algériens. Ce sont des textes écrits à travers un filtre d’analyse anti-autoritaire, c’est-à-dire percevant ce que la lutte d’émancipation porte comme autonomie, réappropriation du politique, autogestion.Ces deux mouvements — celui de de 2001, mouvement assembléiste (conclaves) dit des « ‘arouchs », et celui en cours actuellement en mai 2019, « Hirak » (mouvement en arabe) – malgré leurs différences, ont de quoi en effet passionner les militants anti-autoritaires.
Ces deux mouvements — celui de de 2001, mouvement assembléiste (conclaves) dit des « ‘arouchs », et celui en cours actuellement en mai 2019, « Hirak » (mouvement en arabe) – malgré leurs différences, ont de quoi en effet passionner les militants anti-autoritaires.
Ce sont des mouvements puissants qui se sont inscrits dans la durée, nous permettant de percevoir clairement les dynamiques et les contradictions qui les parcourent (le premier a duré presque 2 ans, le deuxième en sera à 12 semaines de
marches le 10 mai 2019).
Ce sont des mouvements de démocratie directe, extra-parlementaires, affichant une farouche volonté d’horizontalité, et manifestant une défiance totale de la représentation politique. Ils viennent de la base, réfutent toute verticalité. Que ce
soit en 2001 ou en 2019, les partis politiques et autres instances de représentation
institutionnelle habituels y sont mis hors-jeu, ou alors sous très haute surveillance
et à distance respectable. Les acteurs sont alors contraints de se réinventer les
modes de lutte, de discussion, de décision, de représentation. Chacun à leur façon.
La légitimité de la délégation de pouvoir est au cœur des discussions.