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QU’ ILS DETRUISENT NOUS CONSTRUIRONS !

Publié le 9 juillet 2007

Les 3 400 emplois qui seront supprimés à Airbus-Toulouse ont servi d’argument lors des récentes campagnes électorales. Même si les grande - et hypocrites - déclarations se poursuivent le temps qu’il faudra, ils ne seront qu’un premier coup de semonce, car, du groupe EADS qui tient en main Airbus on peut attendre le pire [1].

Le scénario se dessine d’ailleurs avec précision : la compagnie chinoise Avic I, envisage d’acheter, totalement ou en partie, un certain nom-bre de sites d’EADS : Méaulte et Saint-Nazaire en France, Nordenham, Varel et Laupheim en Allemagne, Filton au Royaume-Uni. Les capitalistes chinois ne cachent pas leur volonté d’acquérir du savoir-faire à l’étranger pour, en exploitant à mort leur propre main d’œuvre, "produire moins cher".

Face à ce qui s’annonce comme un tsunami de licenciements, la réaction des syndicats est toute prête : sur le fond, ils défendront une industrie qui est avant tout une industrie polluante et consommatrice d’énergie fossile sous prétexte de préserver l’emploi. Dans la forme, ils développeront les arguments les plus tristement chauvins (ce sera la faute "des chinois" ou "des allemands".). Stratégiquement, ce sera une défense le dos au mur et en isolant le plus completement possible les ouvriers concernés de toute autre lutte. Bref, une fois de plus, les syndicats soutiendront la tactique du patronat : temporisation et division. C’est un enterrement de première classe qu’ils préparent.

QUELLES REPONSES DES ANARCHOSYNDICALISTES ?

La tâche des anarchosyndicalistes sera précisément l’inverse : dénoncer la logique capitaliste pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une logique industrielle mortifère, prendre comme point de départ les problèmes des ouvriers, anticiper les attaques patronales et élargir ensuite la question à l’ensemble de la société. Il s’agit de transformer cette restructuration et les autres en une profonde crise sociale.

Les gens ne sont pas prêts à bouger ? A tous ceux qui n’ont que ces mots à la bouche, rappelons l’affaire de la prime de 2,88 euros. Quant cette prime outrageante leur a été annoncée, les ouvriers de la production d’Airbus sont partis en grève spontanée, en envoyant promener les syndicats. En quatre jours, ils ont obtenu 800 euros de prime et 2,8 % d’augmentation de salaire. Croyez-vous qu’ils ne soient absolument pas capables d’avoir une réaction du même ordre quand on les mettra à la rue ? Il manque d’ailleurs peu de choses pour que de tels accès de combativité ne se transforment en prise de conscience ! La crise sociale qui s’annonce peut permettre de le faire. Mettons là à profit pour développer notre attaque contre la logique industrielle et capitaliste. Servons-nous en pour développer de nouvelles stratégies : Favoriser d’abord, en autonomie et en rupture avec les syndicats, le regroupement des ouvriers les plus radicalisés, de leurs amis et familles. Faire ensuite sortir la lutte du corporatisme pour la prolonger à l’extérieur, non pas simplement en faisant allusion à une solidarité charitable, mais en recherchant l’extension à tous ceux qui subissent les cadences infernales, à tous ceux qui sont jetés à la rue par les délocalisation (comme, en ce moment, les salariés de SFR). Propager l’idée de grève spontanée, de blocage de la production. Pour ceux qui aspirent à changer le monde, il y a du travail sur la planche.

Guy Nemer

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