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Vive la Chapelle libre !

Publié le 10 juillet 2007

Non, vous ne rêvez pas. Les fiers anarchosyndicalistes de la CNT-AIT appellent à la solidarité avec la Chapelle. Mais rassurez-vous, nous n’avons pas changé de credo ni sombré dans la génuflexion vaticanesque.

La Chapelle est en fait un lieu habité, de désir et de passion, de création et d’inventivité. Le lieu d’expérimentation sociétale, politique et artistique est occupé et autogéré depuis bientôt 14 ans par les associations Planète en Danger et l’Atelier Idéal. Il est aujourd’hui menacé d’expulsion par son propriétaire, l’Archevêché de Toulouse.

Celui-ci, pour parfaire son forfait, a donné ce terrain - par ailleurs inconstructible... - à l’association Habitat et Humanisme (H&H), soit disant pour que celle-ci y construise des logements et ses bureaux. On peut se demander pourquoi l’Église n’a pas trouvé d’autres terrains à donner à H&H que celui de cette expérience autogérée, quand on sait que l’Église est un des plus grands propriétaires fonciers de Toulouse comme de France. Il y a pourtant de magnifiques appartements inoccupés dans les centres villes qui pourraient tout à fait accueillir des familles nombreuses... Il faut croire que l’Église ne supporte pas la mixité sociale. Ce qui l’amène à vouloir faire taire un des rares lieux de création toulousains réellement libre de toute emprise capitalistique, accessible à chacun et ce quelle que soit sa condition sociale. La lutte contre l’exclusion c’est aussi la lutte contre l’exclusion culturelle.

Le vendredi 2 mars, les Planétiens de la chapelle ont donc été repeindre (à leur frais et à la grande surprise des propriétaires qui ne s’attendaient pas à ce qu’une équipe de peintres militants pleins de bonne volonté débarque inopinément chez eux) les locaux toulousains d’Habitat et Humanisme.

Le lendemain, samedi 3 mars, Bernard Devert, le dirigeant d’Habitat et Humanisme devait quant à lui intervenir dans un colloque organisé par ATD Quart Monde à la Villette contre l’exclusion. L’occasion était tentante de faire connaître aux participants le vrai visage de cette association béni oui-oui, qui annonce lutter contre les exclusions mais se comporte comme le pire des expulseurs. Ni une ni deux, les contacts étaient pris avec les copains CNT-AIT de Paris et les chapeliens quittaient Toulouse pour la capitale, pour une action commune.

Une énorme banderole fut tout d’abord déployée à l’entrée du colloque, pendant que des tracts explicatifs de l’affaire étaient distribués à tous les participants. Lors du colloque les rôles étaient bien répartis : tout d’abord, des “exclus”, à qui l’on faisait lire des témoignages sur leurs difficultés en leur coupant la parole s’ils dépassaient le temps imparti, puis des “experts” qui venaient gloser sur ce que l’on avait entendu. On était dans le schéma fort chrétien de la charité, qui infantilise les pauvres en leur déniant toute capacité d’analyse de leur situation, et donc d’action sur celle-ci. Lorsque le tour de Devert fut arrivé, notre groupe se leva dans le public, avec une autre banderole "Humanisme de façade" et en dénonçant H&H comme un expulseur. Émois dans la salle. Un compagnon se vit refuser la parole. Devert, qui lui avait parfaitement reçu le message, n’attendit pas les questions à la fin de son intervention et se leva pour partir sans demander son reste... A l’extérieur, les compagnons qui avaient été refoulés fermement par le service d’ordre prolongeaient la discussion avec des bénévoles d’ATD. Si pour certains nous n’étions que des "fascistes trotskystes" (sic) pour avoir osé intervenir de la sorte ("Ce ne sont pas des méthodes démocratiques" nous dit sans rire un admirateur des Don Quichotte !), d’autres étaient abasourdis par cette histoire et proposaient que nous intervenions en salle pour présenter notre point de vue. Mais comme l’a dit le responsable d’ATD Quart monde "Ici ce n’est pas un débat". En effet...

Quoiqu’il en soit, la soirée s’est prolongée avec les compagnons montés de Toulouse, qui sont venus nous filer également un coup de main le lendemain matin à Levallois pour une diffusion de tracts anti-expulsions. Le lundi suivant, nous apprenions que l’architecte d’H&H avait annoncé sont retrait du projet... Les voix du seigneur sont impénétrables...¦ et c’est bien à cause de ça qu’à l’approche de l’été, nous restons fortement mobilisés, des fois que la “sainte Vierge” déguisée un promoteur ait l’intention de faire une apparition munie de bulldozers célestes....

Des paroissiens en colère

Nous vous invitons à lire sur le site de l’atelier idéal la façon dont pendant de longs mois et dans le secret le plus absolu, une stratégie concertée s‘est mise en place alliant l’Archevêché et des personnalités influentes au sein de la Mairie de Toulouse (droite) et du conseil général (gauche) pour boucler l’expulsion.

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