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BIO ARNAQUE

Publié le 6 janvier 2012

A l’origine le bio est apparu aux USA dans les années 30. Il n’arrive en France que dans les années 60. Les principes de l’agriculture biologique sont l’utilisation d’engrais minéraux, la pratique de l’assolement/rotation, l’activation de la vie microbienne du sol. Elle combat les labours profonds, la monoculture, l’utilisation des pesticides. Les objectifs sont produire de la qualité (santé), ne pas épuiser la terre (écologie-environnement), échapper le plus possible aux circuits de distribution commerciaux (social). Avec ces principes, nous sommes bien évidemment d’accord. Mais, dans les faits, c’est souvent tout autre chose qu’on nous vend sous l’étiquette verte. Au départ en effet, c’était simple : un produit bio allait de pair avec des méthodes de production de qualité. Maintenant la filière s’est industrialisée et mondialisée. Et quand l’industrie agroalimentaire s’en mêle, alors ça devient du business !

En effet, le bio est à la mode. Il paraît que le marché augmente de 30 % par an, ce qui fait que ce qui se vend sous l’étiquette bio est de très loin supérieur à ce qui ce produit. De plus, les « marges » sont réapparues : un paysans bio vend 20 % maximum plus cher, mais en magasin, c’est 75 % de plus qu’il faut compter en moyenne !

Et ce n’est pas fini : des grandes entreprise de l’agroalimentaire achètent des sociétés de petit producteurs bio pour se positionner sur un marché en pleine croissance. «  Diététique et Santé » comme annexe de Rhône-Poulenc, ça vous donne vraiment confiance ?

De plus, cette marchandisation du bio est en train d’entraîner l’apparition de monocultures biologiques, d’élevages bios intensifs, de cultures bios hors saison, autant de méthodes éloignées de l’éthique d’origine. Et là ne s’arrête pas la dérive. Un produit bio peut n’être naturel qu’à 95%, ou même à 70% (avec la mention de 30% non-bio dans la liste des ingrédients du produit). En tout cas ce qui est sûr c’est que 5 % de la composition du produit reste « libre » pour le producteur qui peut compléter à sa guise avec des additifs pas forcément très propres. En plus, depuis le 1er janvier 2009, une nouvelle réglementation européenne autorise 0,9 % d’OGM (quoi de plus « non-bio » que les OGM  ?) dans les produits bios. Donc il est tout à fait possible d’avoir un produit étiqueté « BIO » qui contienne plus que de larges traces d’OGM !

Dans la réalité, les produits bios ne le sont donc pas forcément. Ils n’échappent pas nécessairement à l’agriculture intensive (arrosage abusif, emploi intensif d’engrais naturels, enfin tout ce qu’il faut pour pouvoir répondre aux exigences des grandes surfaces qui veulent surtout de « jolis » fruits et légumes). Un exemple, les fraises d’Espagne cultivées dans quelques centaines de serres dotées de système d’irrigation en goutte-à-goutte. Elles sont ensuite récoltées par des travailleuses immigrées venant du Maroc, d’Amérique latine, ou d’Europe de l’Est, qui sont soumises à des conditions de travail très dures, et payées au lance pierre ! Nous sommes loin, très loin de ceux qui, au début des années 70 ; voulaient une agriculture aux critères écologiques et sociaux !

Le bio, qui se voulait une alternative à la culture intensive industrielle, est devenu à son tour, entre les mains des capitalistes, un marché juteux et qui se pourrit de jour en jour.

_ D

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