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Élections dans les petites entreprises : abstention !

Publié le 10 décembre 2012

Salariés des petites entreprises, nous avons été des millions à
recevoir un courrier du « Ministère, du Travail, de l’Emploi, de
la Formation professionnelle et du Dialogue social » (ouf !). En
fait, chacun de nous a compris, dès l’ouverture de l’enveloppe, que
ce n’était pas pour améliorer nos conditions de travail, ni pour
vivre mieux ou même pour nous proposer une formation, non, rien
de tout ça. Le but de ce courrier ? Faire de la publicité à tous les
partenaires sociaux de l’État (à toutes ces structures que nous
connaissons aussi sous le nom de « syndicats ») pour détourner
une fois de plus les travailleurs de la lutte ; pour les amener vers
ces grands cimetières des espérances que sont les isoloirs.

Cette brochure constitue un de ces
financements publics indirects dont
bénéficient les dits syndicats et pas au
moindre coût, car envoyer un luxueux
document de 20 pages, en couleur, à
des millions de salariés, cela représente
des sommes considérables. On nous
parle pourtant tous les jours d’austérité.
Il paraît que les caisses sont vides, et
que même des choses indispensables
ne peuvent plus être financées…
Manifestement, il y a encore de l’argent
pour les copains et les coquins !
Gageons que ces « syndicats » qui
contribuent ainsi à piller les finances
publiques sauront remercier, tôt ou
tard, celui qui est, en même temps, leur
meilleur agent publicitaire et leur plus
généreux sponsor : l’État.

L’ÉTAT ET LES SEPT NAINS

Autour de l’Etat, puissance tutélaire,
dans sa blanche robe d’arbitre
impartial, s’agitent donc 7 organisations
(CGT, UNSA, CFTC, FO, CAT,
CFDT, SUD) qui, telles les nains de
l’histoire, grinchent bien un peu de
temps en temps, mais finalement vont
gentiment au boulot. Des nains qui
sont là pour servir le maître qui les
finance si aimablement.

La nouveauté (et toutes les nouveautés
ne sont pas des progrès, loin de
là !), c’est que, mêlé aux comparses
habituels de la farce électorale, on
découvre, le sigle « CNT », sur fond
noir et rouge. Certes, il s’agit du groupe
connu sous le nom de CNTVignoles,
qui, par ce nouveau pas glisse
un peu plus du « côté obscur » (après
quelques autres pas du même genre
tout de même). Ce qui montre tout
simplement que ce groupe n’aspire
qu’à une chose : s’intégrer au maximum.
Du coup, les Vignoles se surpassent
pour se fondre dans la masse. S’il
venait au ministère l’idée d’organiser le
concours du slogan le plus médiocre,
ils pourraient bien l’emporter, bien que
la concurrence soit dure.

Qu’on en
juge. « Voter Solidaires c’est renforcer
la défense de nos droits » affirme SUD,
et les autres, tout aussi affirmatifs :
« Voter CFDT c’est voter pour le syndicat
qui change votre quotidien » (oui, mais dans
quel sens ?), « Votre liberté c’est de
choisir la CAT » (et encore plus, de ne
pas la choisir), « Vous donnerez du
poids à vos droits Votez FO, il n’ya pas
de très petite élection ! » (surtout, il n’y a
pas de petit profit, quand on vit du
syndicalisme, il faut tondre les moutons
jusqu’au bout), « CFTC la vie à
défendre » (ils ont confondu avec un
tract anti-avortement ?), « Ne laissez
pas les autre décider pour vous, votez
UNSA le syndicat autonome » (Ah,
bon, l’UNSA ne décide jamais pour les
autres ?), « Pour faire entendre notre
voix, Votons la CGT » (là, au moins
c’est vrai : la CGT, dans les manifs,
c’est la spécialiste du camion-sono et
des chansons débiles passées en boucle
à fond de cale). Et pour les Vignoles ?
C’est un viril « Camarade ; vote pour la
CNT ; Rejoins là ! ». Battez tambours,
s o n n e z
t r omp e t t e s ,
c’est le mot
« Camarade » qui
fait toute la différence.
Quant
au mot qui
revient le plus
fréquemment,
dans toute cette
littérature ? Ne
cherchez pas
des termes
comme « agis »,
« réfléchis » ,
« organise - toi »
ou quelque
chose du même
ordre. Non, le
mot vedette,
c’est « vote ».

Tout le programme se résume à ça.
Que des réformistes invétérés se mettent en scène dans
ce jeu, rien d’étonnant. Mais, comment une organisation qui
se revendique du syndicalisme révolutionnaire (et parfois
même de l’anarchosyndicalisme, même si c’est selon les
moments) peut-elle accepter non seulement de justifier par
sa présence le principe de la représentation institutionnelle
des salariés ? Comment peut-elle se lancer dans cette course
à l’échalote ? Comment peut-elle accepter un financement,
copieux même s’il est indirect, de ceux qui nous gouvernent,
de ceux qui nous imposent des lois injustes, de ceux
dont les bras armés sont toujours du côté du patronat ?

L’histoire du syndicat, de ces origines, ce qui fait son
intérêt comme instrument de lutte, tout cela a été mis aux
oubliettes.

PETITES ENTREPRISES : NOUS NE SOMMES PAS UN RÉSERVOIR DE VOIX

A chaque élection, qu’elle soit professionnelle ou politique,
de notre côté, nous appelons les salariés à prendre
leurs affaires collectivement et directement en main (c’est-à-dire
à pratiquer l’action directe) et à poser le préalable
nécessaire : le refus de toute institution de représentation.
Que l’entreprise soit petite ou grande n’y change rien : la
seule réponse à la tentative de mystification du ministère du
Travail et des 7 nains et demi, c’est l’appel franc et massif à
l’abstention que nous lançons.

Les « syndicats » auront beau être financés directement
ou indirectement, ils auront beau battre l’estrade électorale,
face à l’austérité, face au mépris et aux agissements des puissants,
de leurs amis et partenaires, pour notre part nous
continuerons de travailler sans relâche à la résistance populaire
autonome aujourd’hui, dans la perspective de la construction
demain d’une nouvelle société basée sur des valeurs
universelles comme le partage, l’entraide et la solidarité,
pour que chaque habitant de cette planète dispose de ce qui
est nécessaire pour vivre dignement. Rien de tout cela ne
passe par le vote. Rien de tout cela ne passe par la soumission.
Dans les petites comme dans les grandes entreprises,
la seule solution contre les manipulations électoralistes, c’est
l’abstention !

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