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C’est quoi le communisme-anarchiste ?

Publié le 10 février 2013

Si j’écris ce court article, c’est pour
essayer de réfléchir au blocage que
font les anarchistes, en général, sur les
perspectives et prospectives concernant
la société future que nous voulons voir
advenir. Si à la CNT-AIT nous sommes
d’accord pour dire que le communisme
libre est l’horizon de l’anarchosyndicalisme,
nous mettons rarement des mots
et des schémas sur ce que nous entendons
par là. Si nous avons raison de
nous méfier de ces schémas, c’est qu’ils
ne rendent en effet pas compte de la
complexité d’une situation à un
moment donné. Et nous voyons bien ce
que de tels raisonnements schématiques,
appliqués de façon systématique,
ont pu donner dans les pays dit « socialistes
 ».

Toutefois, il y a une différence nette
entre le schéma dogmatique et la projection.
Car nous ne pouvons pas nous
réfugier éternellement derrière cette
complexité pour laisser aux générations
qui seront concernées par la révolution
la réflexion sur l’organisation d’une
société communiste-anarchiste. Il en va
même de la viabilité de notre projet à
court terme, puisque la crédibilité d’une
telle opération suppose déjà une
réflexion plus approfondie sur les
mécanismes de fonctionnement.
D’autant plus que nous possédons
aujourd’hui un corpus de théories et de
pratiques qui nous permettraient de différencier
concrètement notre projet de
celui du syndicalisme révolutionnaire,
dont la confusion est encore aujourd’-
hui forte avec l’anarchosyndicalisme.

J’appelle donc de mes voeux ces projections,
qui ne doivent cependant pas
prendre n’importe quelle forme, afin de
ne pas tomber dans les abysses du dogmatisme,
dont tout anarchiste connaît
les dangers. Concrètement, il s’agirait,
dans les rencontres de militants, dans
les journaux, dans les campings, d’organiser
des discussions contradictoires sur
des exemples concrets d’organisation,
comme celle de l’industrie, des
transports, de l’agroalimentaire etc. Il
s’agirait d’essayer de comprendre comment
nous pourrions fédérer les assemblées
tout en sauvegardant l’autonomie
des différents secteurs de production,
comment nous pourrions conjuguer les
décisions prises par les communes libres
et les impératifs du fédéralisme anarchiste
etc.

Si cela peut bousculer les habitudes
de certaines compagnes et de certains
compagnons, je me dois de mettre des
garde-fous à de telles projections. Pour
ne pas tomber en effet dans le dogmatisme,
je pense que nous devons pratiquer
cette recherche de façon contradictoire,
en soulignant bien le fait que la
somme des recherches n’est ni aboutie,
ni ce vers quoi tend nécessairement l’anarchosyndicalisme
et la CNT-AIT. Ces
recherches, fruits de la participation des
individus et de leurs expériences, doivent
être pour nous, les exploités, un
matériau de base pour essayer de
rechercher la forme la plus démocratique
et la plus égalitaire dans l’application
du communisme-anarchiste.

Guillaume

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