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LUTTE CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES : DÉJÀ TERMINÉE ?

Publié le 30 septembre 2013

Ça y est la lutte contre la réforme des retraites est terminée ! Contrairement à 2010, elle n’aura pas duré plus d’une journée... Pourquoi ? Parce que les syndicats ont gagné la partie à tant se démener pour défendre « le travailleur » ? Parce que, grâce à leurs chars sonorisés et à leurs superbes ballons multicolores, le capitalisme a tremblé sur ses fondations et a cédé sur les revendications de nos chères centrales syndicales ?

Évidemment ce n’est pas la raison. La raison quelle est-elle ? C’est que ceux qui se sont chargés de prendre la tête de la lutte l’ont faite avorter avant qu’elle ne commence. Car tous ces syndicats qui se prétendent « représentatifs » ne sont en fait représentatif que d’une chose : les intérêts du capitalisme. En 2010, pour encadrer l’énorme colère populaire, ils avaient fait semblant de lutter mais surtout, ils avaient endormi la population, en renvoyant tout le monde à la maison et en promettant une abrogation de la réforme… dès que les copains de « gauche » seraient au pouvoir. « Votez bien, et les choses seront réglées en un coup de cuillère à pot », tel était leur message. En 2012 la gauche au pouvoir non seulement n’a pas abrogé la loi Sarkozy sur les retraites ; mais, tout au contraire elle en fait une nouvelle. Et nos chères centrales syndicales pensent manifestement que, c’est certainement douloureux pour le petit peuple, mais tellement « nécessaire » pour le système. Un système qui n’a qu’à se féliciter de leur activité, car, après avoir aidé la droite à faire passer sa réforme, les syndicats aident maintenant, avec une admirable constance, la gauche à faire passer … inaperçue, la sienne… avant qu’ils n’aident ce gouvernement ou un autre à faire passer la prochaine !

Moralité on voit bien que les syndicats sont esclaves des Think Tank ultra libéraux, coincés qu’ils sont dans la logique capitaliste. La façon qu’ils ont de revendiquer les droits les plus minimes se traduit dans la réalité par une fonte des avantages sociaux. Ils signent tout, ils acceptent tout... et ceci produit des effets dévastateurs sur la société. Depuis plus de 30 ans les conditions de travail se sont extrêmement dégradées, avec une précarisation continue des travailleurs, avec des dépressions et des suicides à la clé. Si les « actifs » sont touchés de plein fouet, les retraités le sont tout autant avec des « rabotages » successifs des pensions. Et pour les futurs retraités de demain (s’ils y arrivent !), l’allongement de la durée de travail poursuit son petit bonhomme de chemin, avec la bénédiction discrète des « partenaires sociaux ».

Les politiciens et syndicats ont réussi à imposer l’idée qu’il fallait se serrer la ceinture alors que l’on n’a jamais autant produit de richesse à travers le monde. Ils ont réussi à imposer l’idée que la durée du temps de travail devait être proportionnelle à « l’allongement » de la durée de vie (allongement pour qui ? Pas des plus précaires en tout cas, vu que leurs conditions de travail sont plutôt synonymes de diminution de la durée de vie…). Déjà, la grande majorité des heures travaillées le sont pour enrichir les patrons ; et ce ne serait pas assez ! Tout se passe comme si, dès notre naissance, nous avions signé un contrat qui nous impose que, à chaque année de vie gagnée (en moyenne, car les inégalités sociales sont, ici, des plus marquées), nous devrions une année de travail en plus aux capitalistes ! Comment peut-on accepter une idée venue des profondeurs de la misère sociale du XIXe siècle ? Comment, en 2013, des gens peuvent-ils encore penser la société de cette manière ?

Que faire pour en finir avec tout ça  ? Une chose est sure, ce n’est pas en demandant toujours moins qu’on obtiendra ce que l’ont veut, c’est-à-dire un minimum de dignité et de respect. Mais il faut voir encore plus loin : ce ne sont pas les syndicats qui vont aider les travailleurs. Ce ne sont pas les partis de gauche ou d’extrême-gauche qui vont aider les plus pauvres. Exploités, il ne faut compter que sur nous-mêmes. J’en appelle à la solidarité entre les travailleurs, les pauvres, les précarisés, bref la classe anciennement nommé « prolétarienne » et qui ne sait même plus comment s’appeler de nos jours. Le changement ne viendra que d’une rupture franche d’avec le capitalisme, l’État et tous leurs rouages. Le projet de société communiste libertaire est l’alternative pour obtenir une société égalitaire.

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