La révolution égyptienne trahie par la bourgeoisie
Publié le 7 avril 2014
La révolution égyptienne trahie par la bourgeoisie
Pour beaucoup d’opprimées et de laissés pour compte, pour ces milliers d’anonymes qui ont fait face, en première ligne, à la répression sanglante de l’État, la révolution égyptienne du 25 janvier était porteuse d’espoirs de liberté et de justice sociale.
Mais la bourgeoisie, attachée à ses intérêts de classe et à ses privilèges n’a pas hésité à s’allier aux hauts gradés capitaliste de l’armée, trahissant ainsi la révolution, ses objectifs et la population égyptienne. Ces traites ont ainsi soutenu le référendum sur les amendements constitutionnels de mars 2012 (qui ont donné le pouvoir total et absolu à la branche armée du capitalisme et de la bourgeoisie) puis les élections législatives, les élections présidentielles et l’adoption d’une nouvelle constitution concoctée par l’armée et les frères musulmans qui garantit à chacun d’entre eux sa part du gâteau.
Le mouvement TAMAROD (Rébellion) illustre parfaitement cette machine contre révolutionnaire, habilement orchestrée contre la classe ouvrière. Ce mouvement organisé par des pseudo-révolutionnaires de l’opposition bourgeoise, des proches de l’ancien régime de Moubarak est activement soutenu par la junte militaire. Il avait pour objectif de canaliser la colère grandissante de la rue, de stopper l’élan révolutionnaire qui se dressait contre les frères musulmans et qui menaçait de tous les emporter sur son passage. Tel était leur cauchemar, une révolution aboutie ; un peuple triomphant, maître de son destin.
S’en est suivi la mascarade du 30 juin 2013 qui a abouti au coup d’état militaire, qu’ils ont été contre toute attente applaudi. Cette bourgeoisie, qui hier encore, fanfaronnait en clamant des slogans de liberté et ne jurait que par le sacro-saint suffrage universel, n’a pas hésité à se jeter dans les bras d’une dictature militaire putschiste, en appelant aux recours de l’état policier et la répression contre les manifestants.
L’institution militaire n’est là pour protéger le peuple, c’est une organisation criminelle qui recrute les enfants des pauvres pour réprimer et tuer d’autre pauvres, comme en témoigne l’intervention de l’armée dans la répressions sanglantes des ouvrier d’ISMAÏLIA, le massacre des démunis d’ELDAWIKA, l’expédition punitive contre les paysans d’ELKARSAYA, et le bain de sang dans lequel manifestants et révolutionnaires ont été noyés.
Nous condamnons le coup d’état militaire du 30 juin 2013 encouragé et applaudi par l’opposition bourgeoise, nous considérons ce revirement comme une trahison de la révolution du 25 janvier et de ces objectifs. Nous condamnons les appels à la guerre civile dans laquelle pour conserver leurs intérêts de classe et leurs privilèges les partisans du chaos veulent noyer la révolution dans le sang et étouffer la colère du peuple qui aurait pu tous les emporter. Nous condamnons le soutien de la bourgeoisie perfide au régime militaire fasciste qui accorde le pouvoir absolu à l’un des généraux capitalistes de l’armée et qui cautionne le retour de l’appareil répressif de l’état policier. Nous assurons notre totale solidarité avec la lutte populaire contre la bourgeoisie et la dictature militaire fasciste, contre lesquels nous ne cesserons de nous battre.*
Mouvement socialiste libertaire égyptien 26.07.2013 / Traduction de notre rédaction.