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Un Autre Futur Septembre 2015

Publié le 3 septembre 2015

  Cinéma : Dheepan, encore un film bien pourri contre les cités

Le réalisateur Jacques Audiard a choisi de situer son film Dheepan dans une cité. Et là, il s’est lâché. Il a repris tous les vieux clichés bien pourris : c’est presque la guerre civile au quotidien, tout le monde deale, tous les jeunes sont des voyous…

Dégueulasse. La réalité des cités, il ne la montre surtout pas. Par un mot sur les mamans qui sont femme de ménage et qui partent nettoyer les bureaux à 4 heures du matin. Rien non plus sur les papas qui se crèvent sur les chantiers du bâtiment et travaux publics. Monsieur Audiard pense sûrement que les bureaux se nettoient tous seuls et que sa villa aussi s’est construite toute seule. On nous dira que c’est une « fiction ». Nous répondons que c’est une propagande odieuse. Odieuse et mensongère : Audiard a tourné son film dans la Cité de la Coudraie. Le journal « Les Inrocks » nous apprend que dans cette cité, pas un seul coup de feu n’a été tiré depuis au moins 20 ans !

Si Audiard avait tourné son film dans un quartier huppé et qu’il n’avait montré que des politiciens queutards, de grands bourgeois fraudeurs aux impôts, des patrons corrupteurs, des noble pédophiles, des porteurs de valises de billets vers les paradis fiscaux… tout le monde aurait dénoncé la caricature. Mais quand il caricature les cités, tous les médias applaudissent et on lui donne la palme d’or à Cannes. Conclusion : les pauvres, tout le monde peut leur cracher dessus. Et en plus on donne la « palme » à ceux qui les insultent.

  Rues et lieux de Toulouse : La rue des frères Lion

Ils ont donné leur nom à une rue du centre ville, mais qui étaient les Frères Lion ? Fils de Jean-Louis Lion, fer de lance du mouvement anarchosyndicaliste toulousain au début du XXe siècle, Henri et Raoul Lion étaient imprimeurs à Toulouse dans les années 1930/1940. Eux-mêmes anarchistes et libre-penseurs, ils imprimaient la presse libertaire dans leurs ateliers (dont le principal se situait dans l’actuelle rue Croix-Baragnon. Une grande plaque y commémore leur souvenir). Lorsque les nazis envahissent la France (juin 1940) et avant même qu’ils n’anéantissent la zone dite « libre », ils deviennent immédiatement les principaux imprimeurs de la Résistance.

Ils éditaient dans la plus grande clandestinité les tracts et journaux du réseau Combat, du groupe Liberté (composé d’anarchosyndicalistes espagnols exilés à Toulouse) mais aussi d’autres réseaux de résistance (dont ceux de Maurice Fonvielle, de Raymond Naves, d’Adolphe Coll). Les frères Lion imprimaient tout aussi clandestinement des fausses cartes d’alimentation pour les combattants des maquis ainsi que des faux papiers pour sauver les personnes persécutées par la Gestapo et la police locale.

Perquisitionnés deux fois par la police qui ne trouve rien dans l’atelier, Henri et sa compagne Amélie sont arrêtés le 4 février 1944 avec tous les travailleurs de l’imprimerie. Raoul est arrêté le 5 février. Un « bon français », un jeune collabo, les avait dénoncés. Emprisonné, torturé, Henri est déporté au camp de concentration de Mauthausen puis assassiné le 21 septembre 1944 par gazage au camp du « Château de Hartheim ». Son frère Raoul avait été assassiné de la même façon neufs jours avant.

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