Tabassage d’un membre du Comité de Grève de Mercadona
Publié le 5 octobre 2006
Tabassage d’un membre du Comité de Grève de Mercadona "Tiens ! Pour Mercadona !" criaient les cinq individus qui ont attaqué J.C.(militant de la CNT-AIT espagnole et membre du Comité de Grève de Mercadona) pendant qu’ils le rouaient de coups de poing et de coups de pied avant de le laisser inconscient dans une mare de sang.
Le jeudi 28 septembre vers minuit, alors que J.C. sortait du bar "Latino Emocion" de la rue Severo Ochoa de Hospitalet de Llobregat, près de son domicile, cinq individus l’ont abordé : "C’est toi le gréviste de Mercadona ?". Il a essayé de partir en courant mais il a été rattrappé par ses agresseurs.
C’est une ambulance (probablement appelée par les voisins) qui l’a trouvé et l’a emmené à l’hôpital de la Croix Rouge : traumatisme crânien, contusions multiples sur l’homoplate gauche, contusions faciales et points de suture en différentes parties du corps. Bien qu’il ait perdu beaucoup de sang, il est actuellement hors de danger et a pu regagner son domicile. Une plainte a bien sûr été déposée au commissariat de police.
J.C. est affilié à la CNT-AIT et travaille au centre logistique de Mercadona à Sant Sadurni d’Anoia. Il participe à la grève indéfinie qui a commencé le 23 mars 2006 en tant que membre du comité de grève. J.C. ne connaissait pas ses agresseurs et ne peut pas non plus faire d’eux une description complète. Il sait juste qu’ils l’attendaient,qu’ils agissaient de manière organisée et que pendant qu’ils le tabassaient, ils disaient : "ça, c’est pour Mercadona". Il peut aussi affirmer qu’à priori, deux d’entre eux seraient de nationalité espagnole et les trois autres de la République dominicaine.
A part cette agression directe, depuis que le 18 septembre dernier la CNT-AIT a changé sa stratégie et que la grève est devenue indéfinie à temps partiel (du jeudi 22 heures au vendredi à 22 heures chaque semaine) deux autres membres du comité de grève ont fait l’objet de licenciements disciplinaires, ce qui constitue un exemple clair de répression syndicale.
Malgré tout de nouveaux travailleurs s’unissent à la grève chaque semaine. Même si l’entreprise poursuit sa politique de représailles contre les grévistes et les autres travailleurs les soutenant, pour leur proposer des licenciements "pactés" contre des sommes d’argent élevées et les remplacer par des travailleurs provenant d’autres centres logistiques et qu’ils rémunèrent avec de hauts salaires.
Le samedi suivant (30 septembre), une manifestation très suivie est partie à 18h00 de Plaza Universidad à Barcelone, pour dénoncer publiquement la répression que subissent les grévistes.
LA CNT-AIT va intensifier ses actions contre Mercadona sur tout le territoire espagnol, va lancer un nouvel appel international à la solidarité et annonce que la grève ne prendra pas fin tant que les travailleurs n’auront pas atteint leurs objectifs : réadmission du personnel licencié, fin du harcèlement au travail, respect des normes de sécurité et des conditions de tavail liées à la santé, reconnaissance de la section syndicale de la CNT, respect de la liberté syndicale et autres petites améliorations des conditions de travail (par exemple pause déjeuner comptabilisée dans le temps de travail et rémunérée).