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Rien n’est Bonn dans le climat

Publié le 27 décembre 2017

Du 06 au 17 novembre dernier, s’est tenue à Bonn (en Allemagne) la conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP 23). Ce sommet fut conçu, dès le départ, comme une « réunion de travail » car il ne s’agissait que de discuter des questions techniques en lien avec la mesure des émissions polluantes et de préparer des propositions qui seraient, éventuellement, votées l’année prochaine, lors de la COP 24, en Pologne. Cela n’a pas empêché certains politiciens d’affirmer que cette conférence avait été « un succès ».

Ainsi la ministre allemande de l’Environnement déclara-t-elle : « Nous étions, ici, témoins d’un nouvel esprit » et « c’était l’esprit de Paris ». Nous rappelons que, à Paris, les chefs d’États s’étaient fixés comme objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C en moyenne globale par rapport au niveau pré-industriel. Or, les nouveaux chiffres, pour 2017, indiquent une nouvelle hausse de quelques 2% des émissions polluantes de CO², principal gaz à effet de serre. Ça ne promet rien de bon, vu qu’il faudrait, dès maintenant, commencer à réduire significativement les émissions pour que cet objectif crucial soit atteint. Au-delà de ce seuil, les conséquences seront imprévisibles.

Pourquoi les émissions se sont-elles accrues, en dépit de la bonne volonté exprimée par les États, lors de la conférence de Paris ? La raison n’est pas que les États-Unis (responsables de 15% des émissions mondiales) se sont retirés de l’accord de Paris. Cela est, plutôt, dû à la croissance économique de la Chine (émettrice de 25 % des émissions totales), cette année. Dans les pays en développement, dont la Chine fait partie, parler de croissance économique, c’est dire encore plus de pollution. Et les accord mondiaux, comme le célèbre protocole de Kyoto, ne prévoient pas de restrictions pour les pays en développement. Il ne s’agit pas, ici, de diaboliser ces pays qui sont entrés plus tardivement dans l’ère industrielle, car les pays développés ne tiennent pas non plus leurs promesses.

Ainsi, l’Allemagne va manquer son objectif qui est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2020 par rapport à 1990. S’attendre à 32% serait plus réaliste. A à peine 50 km de Bonn, se trouve la mine de lignite de Hambach. Devant la Chine, l’Allemagne demeure le premier producteur mondial de lignite (la majeure partie de l’électricité allemande est produite dans des centrales thermiques) et parmi les dix centrales électriques les plus polluantes, en terme de CO², en Europe, cinq sont allemandes. Les nombreux militants écologistes du groupe « Ende Gelände » (jusqu’ici et pas plus loin) occupant le site de Hambach ont bien mis en relief cette ambivalence perverse de l’État allemand qui tente de se donner un nouveau profil écologiste (sortie du nucléaire, développement durable, végétarisme, etc.). Une fois de plus, nous constatons que l’écologie et le capitalisme font bon ménage dès lors qu’il s’agit de conquérir de nouveaux marchés et d’augmenter les profits.

La crise écologique ne trouvera une solution qu’avec une révolution libertaire et mondiale qui aboutira à une économie véritablement humaine.

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