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ALGÉRIE : 2001 -201 9

Publié le 9 octobre 2019

Depuis le 22 février 2019, Alger, comme des dizaines d’autres villes du pays, vit au rythme d’une contestation dont le point d’orgue sont les manifestations massives chaque vendredi. Ce mouvement d’une ampleur inédite frappe par ses aspects massifs, bons-enfants et moqueurs, mais surtout par son auto-organisation.

  Sommaire  

  Quantitativement.

• Le mouvement de 2001 est totalement localisé en Kabylie et ne parvient pas à s’étendre au reste du pays. Il est minoritaire. Le pouvoir algérien, radicalement remis en cause, maître dans l’art de la désinformation, unique dispensateur de l’information des médias lourds (radio et télévision) parvient à créer une vive suspicion : celle de l’éclatement du pays en identités multiples. Le mouvement est taxé de régionalisme, de séparatisme, voire de tribalisme. Le FFS (social-démocrate) se voyant contestée le traite même de fasciste (!). Tout est fait pour dresser les Algériens les uns contre les autres. L’emblème amazigh (« berbère ») est interdit de séjour dans les régions non berbérophones.

• Celui de 2019 est généralisé, massif, se généralise, embrase tout le pays. Les slogans, les revendications se répandent comme une trainée de poudre, s’unifient, se complètent, les images se répandent, les détournements rivalisent d’humour et de professionnalisme. Le drapeau amazigh fleurit partout et coexiste pacifiquement à coté du drapeau national. La suspicion a disparue.

Et c’est là de toute évidence la conséquence des nouveaux moyens de communication, internet, Facebook, la photo numérique, les téléphones portables.Rien ne peut être ignoré. Les médias unifient au lieu de désunir. Les réseaux se constituent en dehors des canaux traditionnels. Mais c’est aussi dû à une nouvelle génération qui n’a pas connu la terreur islamiste et les horreurs de la décennie noire. Elle n’a pas peur. Elle n’a pas connu le règne des assassinats lorsque les militant.e.s ne se retrouvaient plus que dans les cimetières. C’est pourquoi elle est au devant de la génération plus politisée des années 80-90, mais qui a été blessée, usée, parfois désabusée, et qui s’est un peu repliée sur elle même.

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