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Covid and Co

Publié le 18 décembre 2020

Cette année 2020 laissera un nom dans l’histoire, un nouveau mot qui ainsi enrichit notre langue ; ce mot COVID a envahi la quasi totalité de nos vies. Pas un jour, pas une heure même sans que quelqu’un de notre entourage ne l’emploie. Ouvrez une radio, une télé, vous entendez COVID ; feuilletez un journal, vous lisez COVID ; parlez avec des amis , des parents, vous discutez COVID ; au boulot, à la maison, dans la rue la COVID est là ; pour sortir, vous signez une attestation à cause de la covid, vous mettez un masque pour vous protéger de la covid, vous ne serrez plus de mains, vous n’embrassez plus, vous vous écartez des autres :
partout se protéger de la menace covid est la norme. Plus de match, de sport, de balades, de cinéma, de spectacles toujours à cause de cette maudite covid .

En bref, la covid est partout, sauf au miracle, au travail dans les hypermarchés et les lieux de cultes ! Elle gangrène nos vies, détruit nos relations sociales, elle occupe nos esprits, elle perturbe notre imaginaire, pire même elle nous empêche de nous battre ensemble, de réfléchir ensemble.

Et pourtant, résister n’a jamais été autant nécessaire. Jamais on n’avait vu autant d’entreprises en difficulté, autant de fermetures de chaînes de magasin, de sous-traitants de l’industrie, d’artisans, de commerçants réduits à tirer leur rideau par faute de clients. Partout les licenciements, les non renouvellements de contrats, les mise à pied se multiplient. L’état a beau jeu de mettre en avant les aides accordées aux entreprises en difficulté, aux intermittents, aux nouveaux chômeurs, il a beau renommer les plans de licenciements Plans de Sauvegarde de l’Emploi, annoncer tous les mois les créations de postes (dire le nombre de chômeurs ferait mauvais effet), mettre en avant les rares relocalisations d’entreprises (en réalité, les patrons des grands groupes n’ont jamais autant délocalisés), les queues devant les restos du cœur s’allongent, les associations qui combattent la misère sont débordées, le nombre des sans-abris n’en finit plus d’augmenter. Et dans le même temps la bourse comme si de rien n’était continue à monter, le CAC 40 atteint des sommets, les actionnaires sont aux anges.

A l’évidence, la COVID est pour certains une opportunité, une aubaine. Il a bon dos ce virus qui pour les patrons justifie les fermetures d’usines, les dégraissages, les licenciements soi disant pour sauver des emplois. Ils correspondent en réalité à une simple restructuration du capital, à une réorganisation des grands groupes qui a pour seul objectif, affiché l’accroissement de leurs profits. Banques, assurances, grands magasins, industries, face aux médias tous nous ressortent avec des sanglots dans la voix le même discours : « la crise terrible, la covid, pas d’autres solutions,merci aux braves salariés qui se sacrifient pour sauver l’entreprise ».

Sacrifiés en France sur l’autel du profit, leurs tâches seront désormais effectuées dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère, où les lois protégeant les salariés sont moins contraignantes, où l’exploitation des salariés est plus brutale. Covid ou pas, les règles impitoyables qui régissent le système capitaliste s’imposent partout et toujours et les injonctions de nos gouvernants ou les appels à la raison des politiciens de tout bord ne changent rien à l’affaire : l’argent va là où les perspectives de profit sont les plus alléchantes. Comment l’état français peut lancer des appels à relocaliser alors qu’il a laissé des entreprises dont il était le patron délocaliser à outrance, tellement que par exemple les ventes de Renault
en France contribuent maintenant à l’augmentation du déficit du commerce extérieur du pays.

Comment peut il donner des leçons de civisme et appeler au respect de la loi quand il laisse des entreprises ayant reçu des millions d’aide publique (Bridgestone, Nokia ...) fermer des usines mettant des centaines de salariés au chômage malgré des millions d’aide versées précédemment, quand il laisse des groupes bancaires richissimes versant des millions d’euros de dividendes à leurs actionnaires, payant des salaires annuels à 7 chiffres à leurs dirigeants fermer des centaines d’agence en réduisant des centaines de familles au désespoir, quand il laisse une multinationale à qui il a vendu contre un engagement solennel de développer ses activités en France et de créer des emplois une des plus importantes industries du pays (Alstom) violer au vu et au su de tous ses engagements solennels en fermant ses ateliers et en les délocalisant. Que vaut dans ces conditions la parole de ces capitalistes, que vaut la parole des gouvernements qui se sont portés garants de ces accords devant les travailleurs ?

Il faudrait être fou pour leur faire confiance ; et pourtant c’est bien ce que font les principaux syndicats dits représentatifs : en pleine crise sociale, ils continuent de négocier et signent à tout va des accords présentés comme des victoires parce qu’ils atténuent légèrement les conséquences de la catastrophe alors que ces
accords ne font qu’entériner leur rôle de gardiens de la paix sociale.

Cette crise prouve encore une fois que les travailleurs ne doivent faire confiance qu’à leurs propres forces , qu’ils ne doivent pas confier à des institutions réglementées par la loi (la loi est faite par l’état pour défendre les intérêts des patrons) la défense de leurs intérêts car l’objet de ces institutions est clairement de maintenir la paix sociale, de faire en sorte que rien ne change, que les dominés, exploités ne viennent pas troubler par leurs récriminations la quiétude des couches dominantes. Et c’est ce même objectif que poursuit ce gouvernement quand profitant de l’état de sidération dans lequel la covid a mis la population, il légifère à tout va pour rogner nos libertés et donner à la police des privilèges indus.

Surveiller, contrôler, réprimer, punir, traiter les citoyens comme des enfants, toutes ces mesures prouvent le désarroi dans lequel l’état et les classes dominantes sont plongées face aux périls écologiques, sociaux, géo-stratégiques que leur soif de pouvoir et de richesse a provoqué.

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