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15 JOURS APRES...

Publié le 22 décembre 2005

  UNE CRISE DE SOCIETE :

Dans un premier temps le pouvoir a été déstabilisé : les deux jeunes footballeurs, Zyed et Banou ne sont pas morts par hasard, ils sont morts à cause d’un choix de société. C’est la politique sécuritaire du pouvoir qui a été remise en question par la légitimité et l’ampleur de la révolte. Les associations, les partis et les syndicats de la gauche et de l’extrême gauche ont tout fait pour étouffer le mouvement de contestation spontané parti de Clichy le 27 Octobre 2005.

Voilà par exemple la position de la direction du PCF le 3 novembre : « rétablir l’ordre est une urgence extrême. Les responsables des violences et des dégradations doivent être sanctionnés ... »

ou « la violence au quotidien dans ces quartiers est peut être le fait de voyous ou de trafiquants » Arlette Laguiller LO (3/11/05).

ou encore « la vague de révolte et de violence qui secoue aujourd’hui les banlieues et les quartiers populaires suscite une inquiétude profonde parmi la population... » Alain Krivine (3/11/05).

Ces propos allaient dans la droite ligne de la manoeuvre du pouvoir. De tels discours ont permis de faire avaler à la population l’état d’urgence qui est à l’opposé des valeurs prétendument défendues par ces organisations.

  STRATEGIE DE LA TENSION :

C’est pour faire oublier la crise de société et les graves problèmes sociaux mises en évidence par la révolte de la Toussaint que le gouvernement a choisi de faire monter la pression dans les cités. Il va utiliser les média pour mettre en oeuvre un spectacle pyrotechnique autour des voitures brûlées. La « violence » dont il est le responsable direct va lui servir à détourner la réflexion sur le nécessaire changement de société. Le débat sur les problèmes sociaux se cantonne à un débat sur la « violence » lui-même réduit à sa plus simple expression : un comptage de voitures brûlées dont on serait bien en peine de trouver quelqu’un capable de nous en certifier
l’exactitude et l’origine.

  PERSPECTIVES :

Les problèmes contre lesquels la populations des banlieues s’est soulevée reste malheureusement entiers et vont certainement s’aggraver. Se sont des problèmes sociaux, économiques et de sociétés qui nous concernent tous et dont les enjeux sont essentiels. Face à cela qu’observent-on ? Les syndicats n’ont appelé à ce jour à aucune grève de solidarité alors même que la discrimination au travail est au coeur du problème. Les partis politiques PC, LO, LCR, qui ont dans un premier stigmatisé le mouvement emploient maintenant le double langage afin de ramasser quelques voix dans les quartiers pour les prochaines élections. Quant au PS, il a carrément justifié et approuvé l’état d’urgence. Les associations sont surtout préoccupées de toucher l’argent des subventions pour elles mêmes. Tous montrent par là que nos problèmes ne les intéressent pas et qu’ils ne poursuivent que leurs objectifs de carrière. Ne comptons que sur nous-mêmes, nous vous proposons :

  • de tirer un bilan provisoire du mouvement pour savoir où l’on va. Pour cela rendez-vous Mercredi 16 Novembre 2005 à 20h30 rue Saint-Jean (Quartier des Carmes)
  • d’organiser la solidarité avec les inculpés incarcérés , rendez-vous Lundi 13h30 allées Jules Guesdes devant le TGI.

CNT-AIT
7 rue St Rémésy 31000 Toulouse
05 61 52 86 48

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