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Le gréve est une gymnastique révolutionnaire

Publié le 2 juillet 2022

La grève de Mecachrome-Toulouse , est terminée, lassés et fatigués par la lutte, les travailleurs sont retournés au boulot, dépités et un peu écœurés.

Aucun lien n’a pu être fait en raison de l’isolement du site Toulousain avec les sites du nord du territoire. Aucun lien n’a effectivement pu être effectuée, notamment en raison de syndicalisme « officiel », c’est-à-dire des organisations ouvrières, reconnues par le patronat, puisqu’ils se présentent aux élections professionnelles, qui ont, s’ils le désirent, des subventions de l’État (donc de la bourgeoisie), et sont des partenaires sociaux, qui parlent au nom des travailleurs, sans forcément tenir compte des aspirations de ces derniers.

Alors le syndicat »officiel » du site d’Amboise, étant au courant de la grève du site Toulousain, n’a pas informé les gens sur place, pire encore, ils ont fait carrément de la rétention d’information, quand les ouvriers du site ont posé des questions, sur ce qui se passait à Toulouse.
Ces mêmes syndicats ont signé les accords NAO , sans au préalable sans en informer les salariés, et les ont mis devant le fait accompli. Ce sont ces NAO qui ont pourtant mis les travailleurs Toulousains en colère. Objectivement, ces syndicats ont été et sont, d’authentiques auxiliaires patronaux. Et comble du « crachat à la gueule », ils ont osé affirmer que « la démocratie a gagné ! ».

Effectivement, nous employons le terme de syndicat « officiel », puisque ces « partenaires sociaux » se présentent aux élections professionnelles, et n’ont aucun problème de reconnaissance de la part des propriétaires des outils de production. Et quand un syndicat existe et ne se présente pas en refusant toute participation à cette mascarade, alors un patron légalement n’est pas obligé d’accepter la création de ce syndicat au sein de son entreprise. C’est du syndicalisme « officiel et légal », selon la direction de l’usine BASF dans le département de l’allier, et ils n’acceptent que ça, le reste est considéré comme interdit par la loi (ndr : lol). Les règles du jeu sont écrites par la bourgeoisie elle-même bien entendu.

Cela fait déjà longtemps que le syndicalisme est domestiqué et est intégré comme une institution étatique, disons-le clairement, c’est l’état. C’est une institution impliquée dans la vente de la force de travail, et qui sert, dans la région France comme en région Suède ou ailleurs, d’agent de maintien de la paix sociale. Toute réforme à l’intérieur de ces organismes est impossible. Il est judicieux de les considérer comme ennemis.
En ce qui nous concerne, on nous fera remarquer que nous sommes Anarchosyndicalistes, et qu’il y a le terme de syndicaliste, dans le courant dont nous nous revendiquons. Non seulement notre syndicalisme n’a rien à voir avec eux, mais même si ce mot est galvaudé et que nous assumons notre passé, le nom qui nous définirait le mieux, serait « société de résistance » ou « groupement de prolétaires » à l’instar de la F.O.R.A argentine des années 20, qui rejetait la dénomination de syndicat, puisque tout le monde y met à peu près ce qu’il veut, le meilleur comme le pire.

Une vraie organisation ouvrière qui lutterait, contre l’exploitation du salariat, n’a pas à donner de gages à la classe dominante. Le combat contre l’exploitation de notre temps de vie, est une nécessité, c’est une lutte sans merci pour notre émancipation, donc nous n’avons pas à attendre des cadeaux, de la part du camp d’en face. Nous vendons notre force de travail comme une marchandise puisque le monde du travail est un marché. Le salariat est la source de notre misère et la base du système capitaliste.

La fameuse phrase incantatoire de « la démocratie a gagné » employée par un syndicat de Mécachrome, comme pour célébrer la fin de la grève, est très mal passée et laisse à supposer bien des choses. Cette « démocratie » n’est, en réalité, que le système rêvé de la direction de cette usine, qui fait passer les salariés grévistes, pour des terroristes agressifs. Leurs « démocratie » est rarement à notre avantage, mais plutôt notre esclavage, dans le monde du salariat, où nous n’avons qu’un seul droit, celui de travailler. Le problème est beaucoup plus profond qu’on ne l’imagine, avec ce terme de « démocratie », qui comme pour le terme de « syndicalisme » chacun y met ce qu’il a envie d’y voir, avec la plupart du temps la vision commune que la société renvoie, reste la vision de la classe dominante.

La réalité de la vie des ouvriers, mis à part d’aller au boulot, c’est le droit d’aller voir un match de foot de temps en temps, le bistrot du coin, ou bien encore les discothèques le samedi soir. Et éventuellement d’aller voter quand on lui demande, ce qui lui donne ou donnerait une illusion de liberté. Le reste du temps, il est raillé et méprisé socialement et politiquement, un ouvrier est forcément un raciste/fasciste, ou alors à une certaine époque un Stalinien borné, ou alors un gilet jaune bourré de théorie du complot, mais quasiment toujours considéré comme un demeuré. La prétendue démocratie dont se gargarisent ces syndicalistes, n’est rien d’autres que l’essence de l’exploitation capitaliste, et la classe dominante nous octroie le « droit » de nous assembler, selon son bon vouloir, et jusqu’à ce qu’une interdiction toute démocratique nous interdise de nous organiser, pour une raison quelconque. Et en général, c’est toujours pour une bonne raison, puisque nous sommes considérés comme des enfants. Nous considérons que nous n’avons rien de commun, ni de prêt , ni de loin, avec la politique des diverses fractions bourgeoises qu’elles soient de droite comme de gauche, stalinienne, fasciste ou islamiste, les modérées comme leurs ailes « extrêmes ».

De cette fin de grève, il faudra, et il est vital, que les salariés de Mecachrome , comme d’ailleurs tous les travailleurs, où qu’ils se trouvent dans le monde, et quelle que soit l’activité économique et sociale, réussissent à rompre l’isolement que nos employeurs nous imposent. L’échec de la grève de Mécachrome est principalement due à l’isolement et l’absence de communication des ouvriers Toulousain avec leurs collègues du nord du pays.

La grève est une école de lutte, et dans tous les mouvements sociaux du prolétariat, il y a les germes d’une remise en cause de ce système social et de l’ordre établis. Par conséquent, il est nécessaire, pour les exploités, de s’associer, de créer des réseaux, de favoriser la formation de groupe et de réseau, pour instaurer une société de résistance, en contournant et combattant, les annexes du capital que sont les syndicats et partis politiques, et le capitalisme dans sa globalité

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