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A propos de l’antifascisme….

Publié le 27 avril

Si l’antifascisme est en quelque sorte pour nous anarchistes une évidence politique et stratégique dans le sens où l’on se retrouve à l’absolu opposé des valeurs et des moyens déployés par le fascisme, il est également évident qu’en participant à ce genre de rassemblement, nous devons souligner :

 - que le fascisme n’est pas un "accident" historique, mais une possibilité (plus brutale) parmi les différents modes de gouvernance contribuant à maintenir en place une élite bourgeoise et un système économique basé sur l’exploitation,
 - qu’il intervient toujours "par et pour le haut" contrairement à ses prétentions "sociales" qui ne sont que promesses électoralistes sur un terrain qui a d’ailleurs largement été déserté par la gauche de gouvernement ou parlementariste, lui facilitant l’essor qu’on observe,
 - qu’à ce titre, nous resterons opposés aux logiques de type "front commun républicain" qui enterrent la lutte de classe et la volonté de transformation sociale et promeuvent l’élection d’un "moins mauvais" pour faire barrage au pire.

Je me souviens des manifestations de 2002 lors du face-à-face Chirac/Le Pen. À Toulouse, avec la CNT AIT et les JL -Jeunes libertaires-, nous prônions "l’abstention révolutionnaire"…

Le "barrage" du vote Chirac a effectivement empêché l’accession potentielle sur le moment au pouvoir du FN, mais a également ouvert la voie à une vingtaine d’années de politiques les plus antisociales possibles, de droite, de gauche puis macroniste, les différents gouvernements s’enchaînant et s’harmonisant de plus en plus avec l’idéologie néo-libérale. Le dernier en date s’appuyant largement sur un ensemble de postures et de pratiques de l’extrême droite...
 
Même si la situation d’urgence peut souvent nous pousser dans nos retranchements, même si constamment la vie au sein de ce système semble nous condamner individuellement à des compromis, il me paraît que si nous, anarchistes ne pouvons porter collectivement le message d’un projet de transformation sociale radicale révolutionnaire sans compromission avec les différentes formes de gouvernement et de variantes du capitalisme, qui le fera ?

La période est hyper sombre et certes loin d’être révolutionnaire, mais il faut bien qu’on s’y colle. On repart de loin…