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Rocade de MONTAUBAN

Publié le 27 avril

Si l’on en croit la devise inscrite sur les frontons des mairies, nous sommes tous égaux devant la loi et donc que l’on soit riche ou pauvre, puissant ou misérable, la loi est la même pour tous et s’impose à tous de la même manière. Beau programme, mais dans la vraie vie des évènements nous montrent que ce n’est pas si simple.

Un exemple. Très tôt ce matin-là, un SMS m’annonce que des travaux de construction d’une rocade autour de Montauban ont commencé. Des espaces naturels, abritant des espèces protégées, vont être détruits, des arbres centenaires abattus, des zones humides ravagées, le boulevard projeté va passer au ras d’une école, le calme d’une zone résidentielle sera perturbé. On se retrouve très vite une poignée de militants bien décidés à bloquer les travaux et on immobilise par notre seule présence les engins.

Le responsable de France Nature Environnement, à l’origine du SMS, nous explique que l’enquête d’utilité publique, étape légalement obligatoire de consultation des habitants n’est pas terminée, (des riverains nous diront qu’ils ignoraient qu’une rocade était prévue) que le chantier n’est pas signalé, que rien n’a été prévu pour protéger la petite faune, etc. (Au total quinze violations des règlements et des lois ont été relevés). Très vite, bien sûr, la police arrive. L’entreprise protégée par la police déplace ses engins. Re-blocage des engins, intervention policière et sommation de dégager par un officier incarnant la loi. On quitte le chantier pour revenir 10 minutes plus tard.

De plus en plus de policiers (on en comptera 26 pour moins de 10 militants présents sur le terrain) qui s’énervent et nous chassent à grands coups de sommations. Certains manifestants, naïfs, s’obstinent à leur dire que la loi est de notre côté, « nous obéissons aux ordres » répondent les forces de l’ordre. Quelques arbres sont abattus dans le vacarme des engins. Des chevreuils, un marcassin s’enfuient. Le lendemain rebelote. Six personnes sont embarquées en garde à vue (elles seront relâchées le soir).

Fin de la partie. Le combat se déplace sur les terrains juridiques et politiques. Empoignades entre l’opposition de gauche et la mairie très à droite. Déplacement sur le terrain d’un député LFI (venu d’une autre circonscription) ; encore une fois, comme pour l’autoroute A69, la puissance publique foule aux pieds les lois et le règlement qu’elle a elle-même édicté. Cet épisode nous rappelle que la loi et les forces de l’état sont au service des dominants.