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BEZIERS, VILLE TRISTE

Publié le 18 octobre 2014

Marine Le Pen a posé l’étiquette FN sur la mairie de Béziers. «  La présidente du Front national n’a pas hésité à évoquer l’exemple de Béziers pour défendre le bilan des maires de son parti  »(d’après Midi-Libre). Et quel bilan ! La liste des arrêtés municipaux est impressionnante et montre le souci du Front National de s’attaquer aux « vrais problèmes », comme ils disent. Le tout dernier est un modèle du genre : il est désormais interdit de cracher par terre. Nous espérons que M. Ménard aura le courage politique d’aller jusqu’au bout de sa pensée et que, la semaine prochaine, il interdira de postillonner.

Les autres mesures sont, si on ose écrire, de la même eau. L’arrêté anti-crachat est symbolique : à Béziers, on vante la pureté. La pureté nationale bien sûr. Une ode au « on est chez nous ». Il, ils, elles rejettent tout ce qui n’est pas d’une «  nation », « propre », « bleu-blanc-rouge » (quoique la couleur rouge…). Tous les comportements qui ne sont pas les leurs sont des « comportements déviants » et ils sont rejetés. La ville sera rigide dans sa vie de tous les jours, mais les fêtes régionales (Féria, Caritats, …) seront sponsorisées et même sacralisées  : M. Ménard nous a gratifiés d’une messe à l’ouverture de la Féria, d’une autre à sa fermeture. C’est curieux, cet attrait pour les messes de gens qui vous jettent la laïcité à la figure dès qu’il s’agit d’autres religions. Pourtant, la laïcité, c’est d’affirmer que les religions n’ont rien à faire dans la gestion d’une commune. Aucune religion. Messes, alcool, taureaux, plaisanteries bien grasses, éventuellement relations sexuelles un peu forcées… rien à redire, tout ça c’est « la fête » bien « de chez nous » et ça colle si bien avec l’idéal « Famille, travail, patrie ».

Puisqu’on parle de famille : les parents sont les seuls responsables ! Pas d’enfants dehors, en dehors d’une famille consacrée. Une blouse pour tous (les écoliers  ?) aux « armes » de la ville, et, hop, la lutte contre les inégalités, c’est fait. Comme si les inégalités se détruisaient par le port d’un cache misère. Une blouse, ce n’est qu’un artifice pour ceux qui justement ne veulent pas la voir, cette misère.

D’autres qui cachent bien leur misère intellectuelle, c’est les « intellectuels » et « associatifs » attitrés. Ils répètent sur tous les tons, la même antienne : il faut sauver Béziers et pour cela il faut accepter de s’acoquiner avec l’extrême droite. Curieux sauvetage ! Encore une fois le pouvoir, est « sauvé » par ses anciens détracteurs ! D’après eux, il faut que les habitants de Béziers acceptent les pires expressions du capitalisme, qu’ils acceptent la misère, l’exploitation éhontée dans les métiers de la restauration, dans les vignes, qu’ils acceptent de vivre dans des logements vétustes, et ce dans une course vers une ville de commerce touristique, propre, surtout très propre… même si on n’a plus le droit d’étendre son linge propre (celui qu’on vient de laver) aux fenêtres.

Ainsi, de nombreuses « z’associations  » on répondu à l’appel de la municipalité pour l’organisation de la journée des associations sur les allées Paul Riquet. Ce faisant, elles assoient la réputation de cette mairie FN qui « mon dieu ne serait pas plus mal qu’une autre ». Des commerçants réputés de gauche acceptent l’aide de cette municipalité pour sauver leur commerce (comme quoi, les sauvetages, ça peut être réciproque) ; ce faisant, ils ouvrent leur porte à M Ménard qui conforte sa notoriété dans la ville. D’autres acceptent de passer une publicité pour leurs manifestations « culturelles » dans les médias municipaux…

Nous ne sommes pas plus étonnés que ça, tant nous savons que tout un petit monde associatif, culturel et soi-disant militant qui nous fait la leçon est soumis au pouvoir (quel qu’il soit) et à l’argent. (d’où qu’il vienne). Nous constatons que, plutôt que de lutter contre l’extrême droite, tout ce petit monde vient manger dans la main du FN, sous prétexte que vivant dans cette ville, il faut sauver son art, sa culture, son tourisme. Quant aux écoliers biterrois pauvres, eux, ils risquent fort de ne plus pouvoir manger à la cantine !

Nous, refusons toute collaboration avec une mairie d’extrême droite. Nous affirmons qu’en participant à ses activités, on la reconnaît, on l’accepte et on la fait accepter. Nous appelons à s’organiser pour créer à Béziers et ailleurs des luttes sociales, des expressions d’arts, de lutte, de vie sans une collaboration quelconque avec le FN et les partis-partenaires sociaux propagateurs de consensus avec ce dernier.

cnt-ait34(chez)outlook.fr

CONCERT DE RÉSISTANCE

Ce 20 septembre a eu lieu un concert de rap contre la répression à Béziers.
C’est le deuxième concert de ce genre dans la ville depuis l’élection de Robert Ménard qui, à peine élu à annoncé qu’il interdirait les concerts de rap dans sa ville, en accord avec le programme de son parti, le Front National. Ce concert a donc été un acte de résistance dans une ville ou peu à peu les rapports entre la mairie et les différents partis et courants de gauche se «  normalisent ». (Voir ci-dessus).

Pour ce qui est du concert, ce fut une réussite, même s’il y a eu un peu moins de monde qu’au précédent. On a vu des groupes de Toulouse ainsi que de Barcelone avec une très bonne qualité artistique et une ambiance conviviale propice à l’échange d’idées et au débat, facilité par des tables de presse (dont celle de la CNT-AIT) ainsi qu’un stand pour le soutien aux prisonniers politiques anarchistes.

Les organisateurs ont plein de projets en tête et un troisième concert devrait avoir lieu prochainement. Nous vous tiendrons au courant.

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