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ESPAGNE : LA GREVE DES METALLOS

Publié le 22 juillet 2006

Ce mois de mai 2006, les travailleurs qui dépendent de la convention collective de la métallurgie de Pontévédra (Espagne) sont entrés en conflit avec leurs patrons, puis avec leurs... syndicats. Grèves et manifestations se sont succédées pendant plusieurs jours contre la précarité.

Ce secteur a été toujours caractérisé par sa combativité mais aussi par les trahisons syndicales qu’il a subies. Un exemple en est la signature de la dernière convention collective (qui est en dessous de tout) par les fameux syndicats représentatifs.

Excédés par la situation de précarité qu’ils subissent, les métallos ont entamé le 5 mai une grève dure, touchant dès le début plusieurs boîtes. Cette grève a très vite été populaire. Les travailleurs des chantiers navals se sont déclarés solidaires ainsi que ceux d’entreprises d’automatisme (même s’ils ne dépendent pas de la même convention collective). Sur cette base, les syndicats ont été contraints de lancer un appel à une première grève générale du métal dans toute la province pour le 11 mai. Vu le mécontentement, la grève promettait d’être un réel succès et de déboucher sur un mouvement social d’ampleur.

C’est sûrement pour cela que ce que les anarchosyndicalistes avaient dénoncé préalablement s’est réalisé : les Commissions ouvrières (CC.OO, antenne du Parti communiste), l’UGT (socialiste), la CIG (autonome) se sont assises à la table de négociation et, comme toujours dans ce cas là, sont parvenus miraculeusement à un "pré-accord". Son contenu est nul, mais, ce pré-accord, qui a été conclu le 10 mai, leur a donné un prétexte pour retirer leur appel à la grève du 11. Du “déjà vu” sous de nombreuses latitudes !

Les bureaucrates syndicaux durent cependant aller s’expliquer devant une assemblée générale aussi dense que houleuse, certains caciques syndicaux échappant de peu à un cassage de gueule. Mais le mal était fait, le conflit était enterré. En effet, dans ce cas comme toujours, ce n’est que lorsque les travailleurs comprennent que non seulement ils n’ont rien à espérer des syndicats mais que ces derniers sont leurs ennemis (car ils sont les alliées du patronat et de l’Etat) et qu’ils doivent agir en dehors d’eux que les luttes peuvent aboutir.

La manifestation de protestation des métallos de Vigo (notre photo de couverture), dans laquelle il n’y a pas une seule banderole syndicale -ni un seul "badge" visible- montre cependant que les syndicats commencent à être marginalisés et qu’il y a donc des raisons d’espérer.

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