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LYON-GRENOBLE-GAP : ZAD DE ROYBON

Publié le 23 décembre 2014

Une nouvelle ZAD est en train de voir le jour, cette fois ci dans la région de Lyon-Grenoble-Gap, en Isère, plus exactement à Roybon.

Le projet de « Center parcs » fait en l’objet d’une contestation grandissante. Et on comprend pourquoi  : il consiste à construire un lieu «  tropical » qui permettra aux touristes de venir avoir l’impression de se faire bronzer les miches... au beau milieu des Alpes.

ET POURQUOI PAS UNE STATION DE SKI AU COEUR DU SAHARA ?

Pour dépasser un tel niveau de ridicule, il ne restera plus à Pierre et Vacances qu’à implanter une station de ski au milieu du Sahara  ! Remarquons que pour cacher le côté minable du projet, une dénomination en anglais (Center Parcs) était indispensable. C’est plus «  vendeur  » que la même chose en français, car la traduction n’est pas glorieuse.On hésite entre «  les parcs du centre  » (du centre de quoi  ?) ou «  le centre des parcs  » (encore plus c...).

Ce projet de Center Parcs et sa contestation ne sont pas nouveaux (déjà plus de 5 ans de lutte) mais la seconde s’amplifie et commence à prendre des allures de ZAD. Ce 30 novembre 2014 de très nombreux manifestants se sont réunis sur le site pour faire entendre leur voix et sauver la forêt sauvage de Chambaran.

Comme partout, les petits potentats locaux s’assoient sur les avis qui leur déplaisent, même quand ils émanent de structures étatiques ad hoc. A Roybon, l’enquête d’utilité publique s’est conclue par une déclaration unanime d’inutilité. Et alors, que croyez vous qu’il se passe : la même chose que si elle avait conclu dans l’autre sens. Les travaux de destruction continuent.

Comme partout, les « z’élus » sont complices et relayent les arguments du chantage à l’emploi tout en distribuant les millions d’euros au projet.

Pour ce qui est des emplois, ils seront bien évidemment précaires et mal payés  : beaucoup de contrats à temps partiels et pour les temps pleins  : conditions de travail déplorables, dans la norme du travail dans l’hôtellerie et les services d’aujourd’hui (flexibilité, salaires rachitiques, journées coupées...).

Les subventions publiques pour le projet, elles, sont bien grasses et s’élèvent à 15 millions d’euros, car il est nécessaire de construire moultes routes et systèmes d’assainissement afin de rendre ce lieu sauvage habitable par des touristes, et tout cela a un coût. Il sera payé par les contribuables, et les propriétaires du parc empocheront les bénéfices.

Le but de Center Parc est de maintenir, sous une bulle géante, la température à 29 degrés en permanence, tout cela accompagné de bains chauds.

On peut se demander comment de tels projets peuvent être imaginés dans le contexte de crise économique et écologique actuel : il faut énormément d’énergie pour arriver à 29 degrés au cœur des Alpes, une des zones les plus froides de France, et ça coûte cher tant en argent qu’en retombées écologiques.

En ces temps de crise ou, quand tu oses crier un peu trop fort ton opposition au terrorisme capitaliste, on t’envoie des hordes de flics pour t’arracher un œil ou la colonne vertébrale, nous avons au moins une satisfaction  : celle de constater que la « récompense » des classes moyennes qui jouent le jeu est totalement dérisoire et plutôt déprimante pour elles : au lieu d’un voyage dans les tropiques qui les fait tant baver d’envie, ces pauvres types et leurs familles cucuteuse en sont réduits à se réfugier dans une bulle de plastique, pour se baigner dans une « nature » totalement artificielle.

Et en plus, ils vont payer pour ça  !

COMMUNIQUÉ : LA FORÊT DE CHAMBARAN EST À TOU-TE-S

Dimanche 30 novembre, nous nous sommes retrouvé-e-s à plus d’un millier de personnes à Roybon (Isère) pour nous opposer au projet de Center Parcs et nous réapproprier la forêt des Chambaran, volée par Pierre & Vacances (30 centimes le m2 !). En traversant le site du chantier, nous avons montré que cette forêt est à tou-te-s, et nous avons constaté qu’elle est aujourd’hui détruite à toute vitesse pour un projet qui, en plus d’être inutile, se réalise sur argent public dans un déni démocratique ahurissant (cf. résultats de l’enquête publique). Notre promenade s’est achevée à la maison forestière de « la Marquise », propriété abandonnée de l’ONF, que nous occupons massivement à partir d’aujourd’hui et jusqu’à l’abandon définitif du projet de Center Parcs. Cette maison nous servira de base arrière pour organiser notre lutte pour une forêt sans Center Parcs. Cette lutte est la sœur d’autres mobilisations et l’occasion de montrer que d’autres mondes sont possibles et existent déjà. Nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre : pour une nuit ou pour la vie, une lutte sur place ou à emporter, chacun
selon ses moyens.

Ce n’est que le début. ZAD partout ! Pierre, les vacances sont finies !

1 décembre 2014

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