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4 ouvriers du bâtiments suicidés en quelques mois par leurs conditions de travail

Publié le 24 octobre 2016

Mardi 20 septembre, Jean-Paul, ouvrier du bâtiment employé par Eiffage, s’est donné la mort. C’était 5 jours après le suicide de Daniel employé par Coefly, 2 mois après celui de Jean-Marc employé par Socotrap, un an après celui d’un autre de ses collègues de Eiffage.

Le bâtiment c’est pas des boulots marrants. C’est un fait : on bouffe de la poussière toute la journée, on respire des particules en suspension, on se casse le dos et les articulations en exécutant nos tâches et en transportant les matériaux et les outils. Quant on rentre chez nous le soir, on est dégueulasse et vidé.

Mais pire, et c’est cela qui pousse au suicide, nos travaux sont déconsidérés, critiqués, jugés par des mains blanches en-cravatées ou des bleus-bites à peine sevrés et qui n’entendent rien à la façon dont le travail, en pratique, se fait. Ceux-là, qui nous traitent de « gueulards » à la moindre protestation, nous pressent et nous montent les uns contre les autres pour asseoir leur autorité. Ils veillent à nous imposer des réglementations drastiques inexécutables, des temps d’exécution irréalisables, ils tentent continuellement de nous placer dans des injonctions paradoxales : faire toujours mieux en toujours moins de temps.

La carotte : une hypothétique prime ou un modeste avancement qui pourraient nous permettre de boucler les fins de mois. Le bâton : être restreint à réaliser les chantiers les plus difficiles ou les tâches les plus pénibles, et le licenciement si ça ne suffit pas.

Ceux qui nous harcèlent ainsi sont conscients de ce qu’ils font : ils apprennent ça dans des séminaires, ils s’échangent leurs « expériences » du comment nous essorer encore plus.

Nous aussi, travailleurs du bâtiment, nous pouvons et nous devons échanger nos ressentis et nos expériences, nous devons leur imposer des états généraux des conditions de travail du secteurs du bâtiment. Nous n’avons rien à attendre d’eux ou des syndicats. A la pause de 10 h, sur internet, à midi, en début ou fin de journées, discutons entre collègues de ce que nous désirons.

Nous pouvons nous rencontrer sur le facebook nipirlnigazelle.

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