ANARCHOSYNDICALISME !

Publié le 27 novembre 2006

Les soubresauts sociaux qui agitent le monde, l’assèchement progressif du marécage de la contestation sociale traditionnelle, la réapparition récente dans ce pays de courants de lutte radicaux, mouvementistes, parfois antiautoritaires, les interrogations du mouvement libertaire hexagonal et spécialement de notre propre organisation ; tout ceci nous conduit aujourd’hui à synthétiser ici quelques-unes unes de nos réflexions, et à présenter, aux pages 10 à 15, la conception de l’anarchosyndicalisme qui nous anime, élaborée à partir de textes écrits par des militants cénétistes d’ici et d’ailleurs, discutés et publiés au fil des ans par l’Union régionale Midi-Pyrénées de la CNT/AIT. Ces textes ont été regroupés par thème, en réponse aux principales questions qui font actuellement débat dans le mouvement.

Mais rappelons d’abord nos évidences.

En premier lieu, nous affirmons que nous vivons dans un monde de classe où une minorité organisée exploite et asservit l’immense majorité de l’humanité. Qu’on le nomme capitalisme, société marchande ou domination, ce système assure sa pérennité par la coercition (armée, police, justice, prison, psychiatrie), la dépendance (contrôle de l’énergie et des échanges de biens, salariat, privatisation des systèmes de production) et le conditionnement (médias, lois, culture de consommation, religions, nationalismes). Ici, l’organisation de la domination repose sur la "démocratie" mais n’a d’autre objectif que de garantir l’ordre social. En fonction des besoins de ce système qui ne vise que le profit, à tout moment cette "démocratie" peut glisser vers la dictature ou même y basculer carrément.

En second lieu, sans mythe du grand soir, sans nihilisme aucun, nous affirmons que ce système de domination ne se réforme pas, qu’il s’abat. La rupture totale et définitive est la condition indispensable pour pouvoir bâtir un monde nouveau. La révolution n’est pas un bel espoir révolu, c’est un nouveau, intense et inévitable moment d’histoire à venir. Sans romantisme ni concession aux modes, fussent-elles celles du rouge-et-noir, nous affirmons que l’anarchie n’est ni le chaos, ni l’utopie et que le communisme libertaire est la voie vers une vie sans profit ni domination. Nous sommes clairement révolutionnaires.

Enfin, en tant qu’anarchosyndicalistes, nous oeuvrons avec la classe des exploités au renversement de ce vieux monde et à l’émergence d’un monde nouveau où l’organisation matérielle et sociale des individus se fera sur la base de la liberté, du partage et de la solidarité. Nous sommes contre l’État, les partis, les églises et toutes les organisations autoritaires et hiérarchiques. Nous sommes avec tous les exploités en lutte (au travail, à l’école, dans la rue) contre les méfaits liberticides et mortifères de cette société. Nous sommes pour l’organisation autonome des luttes sans parti ni délégué syndical, en assemblée générale, et la pratique de l’action directe (action collective, sans intermédiaire).

Pour nous, l’anarchosyndicalisme, c’est la mise en pratique de ces idées. A la base de chacun de nos actes militants, il y a le refus absolu de toute délégation de pouvoir, de toute représentation déléguée ou désignée, de tout compromis.

Pour nous, l’anarchosyndicalisme, c’est la solidarité entre exploités pour combattre le pouvoir et s’en débarrasser une fois pour toutes. Notre futur, c’est le communisme libertaire. Notre présent, c’est l’auto-organisation et l’autogestion dans les luttes comme dans la vie, sans délégué, sans leader et sans pouvoir. C’est pourquoi, nous appelons à la solidarité. Solidarité entre les salariés en lutte dans les entreprises, entre les chômeurs et les salariés, entre les fichés et les sans-papiers, entre les légaux et les clandestins, entre tous les exploités. Etudiants, salariés, précaires, chômeurs, résistants au travail, exclus de tout, unissons nos luttes !

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