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Un Autre Futur n°165

Publié le 8 décembre 2019

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  PERDRE AVEC LES SYNDICATS OU GAGNER LES GILETS JAUNES

Il paraît que l’économie française va mal. Pourtant la bourse ne s’est jamais aussi bien portée et les salaires des grands patrons augmentent rapidement. Ce qui va mal, ça, c’est sur, c’est la situation de tous ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter des actions. Clairement, les salariés ne sont pas à la fête, les licenciements, les délocalisations, les fermetures d’usines se multiplient, l’intérim, le travail précaire ou à temps partiel avec des salaires de misère deviennent la règle.

Les avancées sociales que nos anciens avaient conquises de haute lutte sont remises en question : limitation des indemnités prud’homales, durcissement considérable des conditions pour avoir droit aux indemnités chômage, etc., etc., et maintenant (de nouveau) le gouvernement s’attaque aux retraites. Ce sont toujours les mêmes arguments qu’on nous ressort : déficit, concurrence internationale, productivité insuffisante, etc. et au final ce sont toujours les couches les plus pauvres de la population qui doivent payer. Et ça fait des lustres que ça dure.

Quelque soit le gouvernement, de droite ou de gauche, à chaque fois c’est le même scénario : les représentants de l’état, les patrons, les dirigeants des syndicats représentatifs se mettent autour d’une table ; ça discute, ça feint de s’engueuler. Les syndicats disent leur colère, surenchérissent, se divisent. Les plus revendicatifs organisent quelques manifs pour faire monter la pression... les patrons lâchent quelques bribes par rapport au projet initial ; les syndicats crient victoire... ça aurait pu être pire. Au final, ce sont des droits en moins pour les salariés, les chômeurs, les pauvres, des conditions de vie, de travail plus difficiles. Alors, il faudrait peut-être se poser des questions, s’interroger sur la stratégie employée par ceux qui sont censés défendre les intérêts des travailleurs.

C’est ce qu’on fait les gilets jaunes. Ils se battent depuis 1 an et pour imposer leurs
revendications, ils ne font confiance qu’à leurs luttes, ils refusent de confier à qui que ce soit le soin de les défendre. La démocratie directe, l’action directe ce sont les seules règles qu’ils reconnaissent et ça marche.

Rien d’étonnant, donc si de plus en plus de travailleurs syndiqués viennent se mêler
aux cortèges de gilets jaunes et si dans certaines entreprises (par exemple au techno-centre SNCF de Châtillon) les travailleurs se lancent dans la lutte sans demander l’avis des syndicats. Eux ont compris la réalité du système dans lequel nous vivons, ils ont compris que les lois réglementant le travail ont été faites comme toutes les autres lois par les membres de la classe dirigeante pour servir les intérêts de cette classe.

Ne faisons confiance qu’à nos luttes.

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