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Les assemblées populaires en débat

Publié le 17 juillet 2011

 Point de vue d’un militant

Les AP doivent absolument porter un projet de société fort en leur sein.
Autrement, le mouvement ne pourra que se cantonner à un rôle de
pseudo-contestation, plus ou moins spectaculaire.

L’assembléisme a une histoire et
un but. L’absence de projet social et
d’organisation forte aboutira à la
mort du mouvement ou à sa récupération.

Le rôle des anarchistes est de s’organiser
un maximum pour soutenir le
mouvement et permettre aux masses
de prendre leur destinée en main.
L’aboutissement est une prise de
conscience collective et la généralisation
de l’action directe afin de changer
l’ordre des choses et d’instaurer
une société basée sur les idées communistes
libertaires.

Voici le choix qui s’offre à nous.
Les Espagnols semblent montrer la
voie qui mène au dépassement de la
contestation sociale.

La facilité déconcertante avec
laquelle les masses ont naturellement
et massivement échappé au contrôle
des politiciens pour s’auto-organiser
de façon horizontale n’est sûrement
pas étrangère à la force actuelle et historique
du mouvement anarchosyndicaliste
espagnol. Les militants de gauche,
à l’origine du mouvement, sont
complètement dépassés après avoir
voulu détourner le concept de démocratie
directe en l’édulcorant pour le
rendre compatible avec le parlementarisme.
La démocratie « réelle » qu’ils
prônaient s’est retournée contre eux.

Le défi de la révolution globale

Le but pour nous est que l’humanité
prenne conscience que rien ne
différencie les personnes entre elles et
que s’instaure une société sans frontières,
avec la garantie de jouir d’une
totale liberté. Inventer une nouvelle
société est la finalité. Qu’importe la
forme tant que l’on parvient à instaurer
une société sans classes, une société
ou chacun participe selon ses capacités
et reçoit selon ses besoins.

Plus que jamais il semble évident
que l’humanité est prête à relever le
défi. Mais les obstacles seront nombreux
car le capitalisme est ultra-violent
et n’hésite pas à éliminer ceux qui
dérangent.

Pacifiques ou attentistes

En attendant de pouvoir réaliser
le communisme par l’anarchie, ne
nous y trompons pas : les syndicats
sont nos ennemis, ils jouent la même
partition que les flics, au service de la
bourgeoisie pour nous asservir. Nous
encourageons un changement qui
s’effectue dans le calme et nous pensons
qu’il faut prendre garde à ne pas
se laisser pousser à la violence soit par
les éléments provocateurs mandatés
par le pouvoir, soit par ceux qui, de
bonne foi, prennent leur propre énervement
pour la réalité sociale. Il faut
donc tout faire pour n’avoir à utiliser
la violence qu’en cas de légitime
défense ou pour remplir des impératifs
stratégiques ou tactiques mûrement
réfléchis.

Nous n’avons pas besoin de l’Etat
ni du capitalisme. Il est donc primordial
de propager l’idée de l’autonomie
au sein de la lutte amorcée. Si les gens
ressentent maintenant que les politiciens
sont inutiles, voire nuisibles, il
faut qu’ils comprennent pourquoi. Il
faut montrer que nous n’aurons rien
si nous attendons quoi que ce soit du
système et que nous pouvons tout
avoir si nous le décidons.

Le mot d’ordre qui découle naturellement
de nos trois principes fondamentaux
est simple : «  Qu’ils s’en
aillent tous !
 ». Ayant démontré leur
inutilité, leur incompétence voire leur
corruption, la place des politiciens,
des syndicalistes et des capitalistes est
au ban de la société. Comme en
Belgique, où le ridicule des politiques
est tel que le gouvernement est
inexistant depuis plus d’un an, il
apparaît évident que la politique spécialisée,
coupée de la vie réelle, ne sert
à rien. Pire, la gestion mondiale du
nucléaire montre que le capitalisme
est un danger pour l’Humanité. Et ce
n’est qu’un exemple. Donc aujourd’hui tout doit être fait pour qu’un
maximum de gens prennent conscience
de cet état de fait et décident
enfin de changer le monde.