Communiqué du 12 octobre 2019
Publié le 17 octobre 2019
[En español : http://uletsindical.org/imagenes/comunicadoecuador.pdf]
Les pressions exercées par le Fonds monétaire international ont conduit à une réduction des salaires allant jusqu’à 20% et à la suppression des taxes sur l’importation de machines agricoles et de matières premières. Les augmentations du prix du carburant ont touché le secteur des transports publics, qui ont initié les manifestations le 3 octobre. Les étudiants et les travailleurs ont rejoint le mouvement le 4 octobre. Les manifestations dans la ville de Quito ont alors pris un caractère insurrectionnel.
Les communautés indigènes ont décidé de rejoindre le mouvement et de descendre sur la ville de Quito en unissant leurs forces aux travailleurs et aux étudiants, alors que la corporation des transporteurs avait cessé leur lutte une fois que fut acceptée par les faux représentants, l’augmentation des tarifs conventionnés
Ce sont les premières manifestations en Equateur depuis plus de 15 ans. Ce calme de la force populaire avait été obtenu par le gouvernement de Rafael Correa en neutralisant les manifestations populaires, utilisant l’appareil d’État inhumain (…). Mais aujourd’hui, le soulèvement populaire a conduit le gouvernement de Lénine Moreno à fuir vers Guayaquil, deuxième centre économique de l’Équateur. En revanche, les manifestants ont montré leur capacité à se battre en prenant possession pour une courte période des bâtiments de l’Assemblée nationale équatorienne. L’État a voulu opprimer les manifestations par des détentions arbitraires, par le recours excessif à la force en violation des traités internationaux et n entravant les organisations de défense des droits humains et de la Croix-Rouge.
Pour cette raison, nous nous tournons vers le prolétariat international. Nous pensons que le regroupement sous la bannière de la solidarité entre les peuples, sans frontières, est une arme de grande puissance que nous avons en notre faveur. Notre appel est à l’unité, le peuple d’amérique latine - et dans ce cas spécifique le peuple équatorien - ne peut continuer à supporter seul les conséquences de cette politique néolibérale fasciste qui vise à donner de plus en plus notre économie aux despotes de l’oligarchie et au FMI, responsable de la misère qui afflige tant les travailleurs.
La lutte sociale qui se développe en Équateur n’obéit à aucun parti politique, elle est née de la solidarité entre des peuples qui se reconnaissent comme frères, alimentant le feu libertaire qui ne connaît aucune des barrières qui obscurcissent l’horizon.
Ce communiqué est signé par des organisations anarchistes et libertaires qui ne prétendent pas être la voix du peuple équatorien, mais ressentent la lutte comme si elle était la leur.
L’Unión Libertaria Estudiantil y del Trabajo- AIT et la CNT-AIT (France)
Le 12/10/2019