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La lutte des classes, est un vrai combat à mort

Publié le 7 janvier 2023

Désormais, quand il y a une grève en France, c’est forcément menée par des privilégiés, qui ne pensent qu’à leurs nombrils. Ainsi les BFMtv, les Cnews , le journal « Le Monde », et autres éditorialistes plus ou moins médiocres... ont affirmé sans rire que les ouvriers des raffineries de pétrole TOTAL et EXXON, gagnent environ 5000E/mois !
Mince alors, il y a effectivement des boulots bien payés, qu’est-ce que nous attendons, pour envoyer nos CV !

Et d’ailleurs, comment se fait-il, que si peu de gens envoient une candidature ? C’est élémentaire mon cher, les gens, surtout chez les ouvriers (dont un bon nombre de chômeurs font habituellement des métiers d’ouvriers) ne sont que des fainéants qui ne veulent pas travailler, mais plutôt rester ad vitam æternam à Pôle Emploi, pour toucher les allocations chômage, qui coûtent forcément cher à la collectivité ; « quel manque de civisme de la part de ces gens-là, c’est scandaleux ! « Comme dirait un journaliste moyen de ces chaînes d’info en continu.

Trêve de plaisanterie, il est vrai que les travailleurs des raffineries touchent un salaire supérieur à la moyenne, mais certainement pas 5000E/mois, et pour le savoir, il faudrait surtout jeter un œil sur le taux horaire, que touchent ces gens-là, en évitant d’y inclure les diverses primes auxquelles ils ont droit, et qui « faussent » tout de même un peu le salaire. Contrairement à ce qu’affirme le journal « le Monde ». Parce que quand on se retrouve au chômage ou à la retraite, les services administratifs, se fient surtout au taux horaire, que nous avons eu pendant notre période de travail. Et en général, les métiers d’ouvriers, où l’on gagne « bien sa vie », sont quasiment toujours des boulots dangereux, où l’on risque sa vie tous les jours, souvent nuisibles pour la santé, avec une espérance de vie réduite à cause de l’exposition, souvent en continu, aux divers produits chimiques et autres saloperies provoquant des cancers divers et variés... C’est en quelque sorte un « deal » que l’État impose entre le travailleur et le patron.

Normalement, d’après la loi (c’est-à-dire les règles du jeu dictées par la bourgeoisie), les entreprises sont tenues de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de leurs salariés (écrit noir sur blanc sur le site de l’INSEE).

Dans beaucoup de métiers de l’industrie, les ouvriers sont souvent exposés aux produits dangereux, emplois qui cumulent contraintes physiques, rythme, pression, horaires décalés, fatigue, ces métiers sont souvent durs physiquement, la plupart des travailleurs de l’industrie, quand ils avancent en âge, ont forcément des problèmes de santé mentale ou physique. Les métiers manuels sont fréquemment les plus durs et les plus mal payés, et les moins considérés, et que l’on paye plus ou moins cher, à la fin de sa carrière.
Toujours d’après l’INSEE, dans le nord de la France, 35% des travailleurs sont exposés à des agents chimiques et 13% à des produits chimiques cancérigènes, Ces risques sont inhérents à de nombreuses professions dans l’industrie, mais aussi dans le nettoyage, l’agriculture, voire la santé.

Et puis voilà qu’entre-temps la gauche bourgeoise voudrait en profiter pour se « refaire la cerise », et profite, probablement, de ces conflits sociaux pour aller à la pèche aux électeurs. Ce dimanche 16 octobre 2022, la gauche du capital (ATTAC, LFI, PS, EELV, NPA, PCF, POI, etc....), nous ont offert la kermesse habituelle contre la « vie chère », avec deux « DJ » pour chauffer la foule. Ne nous y trompons pas, ils auront beau dire qu’ils sont d’accord avec nous au sujet de la société bourgeoise et de l’exploitation capitaliste, ils s’empresseront de dire qu’il s’agit aussi de revendiquer des droits et des libertés au sein de la société dans laquelle nous vivons. Notamment le droit de grève, de se syndiquer, de s’associer tout ça au nom bien entendu de la classe ouvrière et de la démocratie. En oubliant de dire que ces prétendus « droits » ne s’octroient que sous certaines conditions, comme la légalité, voire la loyauté vis-à-vis de la justice (bourgeoise, toujours pareil), et sans trop ennuyer le Patronat si possible, et qu’importe lequel de ces « droits » peut être remis en cause du jour au lendemain.

La réalité est que quotidiennement, nous nous exténuons à produire de la valeur au service du capital En y laissant notre santé, nos forces, notre énergie, notre cerveau, de la sueur, du sang, la maladie, parfois la mort. Que si la bourgeoisie donne le droit de discuter, de nous syndiquer et d’envoyer nos soi-disant représentants négocier le prix de notre travail, nous ne sommes tout de même pas à égalité dans cette société avec nos employeurs et dirigeants du pays, les chefs des grosses banques, actionnaires du CAC 40. Quand ces bourgeois déplorent qu’il y ait trop de grèves dans la région France, c’est bien qu’officieusement, nous ne sommes pas à égalité devant leurs lois et leur justice. Des syndicats comme F.O ou la CFDT prônent le dialogue, la discussion avec le Patronat, pour pouvoir obtenir des « avantages sociaux », mais si nous étions si égaux que ça , nous ne serions pas obligés de faire souvent grève, puisque les discutions et dialogues ne fonctionnent qu’à la condition d’être à égalité avec les classes possédantes, dans la société.

Il est néanmoins évident que même pour le Patronat, nos revendications, pour des augmentations de salaires et l’amélioration des conditions de travail, contre des licenciements massifs, est tout de même considéré légitime (enfin presque tous...), mais pour ce Patronat, il semble tout aussi légitime de « protéger », leurs propriétés privées qu’est leur entreprise, qu’elle soit de type industrielle, agricole ou du tertiaire, la situation est la même. Quitte à faire intervenir la DGSI contre des grévistes (en effet la direction de RTE, pour mater une grève, a fait appel aux flics antiterroristes. Sources « BLAST » et « Regard » sur « youtube »), les mater, voire les pousser au suicide (toujours les mêmes sources « BLAST » et « Regard » sur youtube). Ainsi les choses sont claires, ceux qui commandent, ce sont ceux qui ont le pouvoir économique, et qui peuvent vous remettre au boulot par la force s’il le faut.

Face à une véritable organisation prolétarienne qui lutterait pour une vraie baisse du temps de travail, et une vraie augmentation de salaire, le capital n’aurait aucun intérêt à reconnaître le droit d’association des salariés, de réunion, de presse, de syndicalisation parce que ceux-ci porteraient forcément une atteinte au taux de profit et à leur sacro-sainte économie nationale. Et une société toute démocratique qu’elle aime à se prétendre, sortira ses griffes par la répression, comme n’importe quel état au monde, avec tous ses flics, sa justice, mais aussi les auxiliaires policiers comme les syndicats et services sociaux.

Dans beaucoup de lieux de travail, les gens sont brisés physiquement, dans les usines, combien y a-t-il de personnes chez les sous-traitants de l’aéronautique ou de l’automobile, qui ont des problèmes de santé liés aux conditions de travail qu’ils endurent depuis des années ? Dans une boite comme Mecachrome un sous-traitant de l’aéronautique, dont nous avons parlé dans nos précédents numéros, la plupart des ouvriers qui y travaillent ont des problèmes de santé, avec des conditions de travail de merde, horaires décalés, pression psychologique ; ces prétendus nantis ont des salaires dérisoires, je doute qu’un scribouillard « star », de la grande presse écrite parisienne comme le « Monde » y viennent s’en rendre compte lui-même.

Le combat de l’anarchisme ouvrier et révolutionnaire, au-delà des revendications immédiates d’augmentation de salaire ou de condition de travail, est un combat pour l’abolition du salariat et l’avènement du communisme-anarchiste sur terre. En attendant, combattons pied à pied quotidiennement au boulot, dans nos quartiers, en nous méfiant de l’état et de ses engeances, qui n’ont aucun intérêt à ce que nous prenions notre vie en main.

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