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Scandale à Montauban

Publié le 10 mars

Non seulement le fait de reléguer des jeunes mineurs isolés, en attente de décision les concernant pour la non-reconnaissance de leur minorité par la justice, est insupportable, tout comme le sont l’isolement et l’absence d’accompagnement pour ces jeunes, tant sur le plan : 

  • éducatif, culturel : découverte de l’alimentation pour exemple,
    - linguistique : la plupart parlent peu le français ou le comprennent difficilement.

Ils restent sans aide juridique pour recouvrer des papiers, souvent restés au pays, attestant de leur identité, leur nationalité et leur âge.
Certains d’entre eux survivent dans ce contexte depuis plus de six mois, restant en chambre la plupart du temps.

Que se passe-t-il à l’ASE 82 ?

Assurer l’hébergement à l’hôtel Villenouvelle à 67 euros la nuit avec petit déjeuner semble suffire à celle-ci.
Mais on ne laisse pas un groupe de jeunes étrangers, même si un turnover est important, sans s’assurer que le quotidien soit envisagé.
Sans leur donner le minimum d’apprentissage de la langue pour que la communication d’usage soit vite assimilée. Sans leur favoriser l’accès aux loisirs comme tout jeune montalbanais

Mais là où le scandale est qualifié, c’est l’accès à une nourriture quotidienne, saine et équilibrée. Depuis des années, les jeunes recevaient des tickets repas et allaient chercher le même type de nourriture, midi et soir, dans un fast-food en centre-ville. Sous la pression du Collectif Tarn et Garonnais, se préoccupant des migrants, réfugiés et mineurs isolés, un nouveau prestataire a été désigné et délivre actuellement les repas.
Mais depuis quinze jours, les langues se délient ; les jeunes en ont été réduits à faire appel à la population pour se nourrir. Les poubelles de l’hôtel depuis quelques semaines montraient des repas, non pris par les jeunes. Décalage dans les habitudes alimentaires ? Pourquoi pas.

Mais le 26 janvier, on nous relate des repas livrés, avariés, immangeables : on croit rêver !

Nous avons été prévenus par des jeunes qui nous ont contacté, on les a rencontrés, ce qui nous a conduit à l’envoi d’un mail à l’attention de l’ASE le 30 janvier, resté sans réponse à ce jour. On a su que l’ASE s’était déplacée et prenait en compte la situation. Le prestataire des repas aurait été contacté. Mais il garde la confiance de l’ASE en attendant.

Attendre quoi ? On ne sait pas. Un départ aux urgences pour intoxication alimentaire ?

Dimanche dernier, le 4 février dans l’après-midi, un jeune nous recontacte : Il avait simplement faim. On ne lui avait proposé comme repas que de la graine de coucous sèche.
Les salariés de l’hôtel font de leur mieux pour compenser cette situation. Ils nous confirment que les jeunes ont peur de réclamer ce que le droit international leur garantit. Gite, couvert, soins et éducation tant que la justice n’infirme pas leur minorité. Ils ont peur des services et se méfient des personnels de L’ASE.
L’Aide Sociale à l’enfance est le service censé les protéger. Leur dossier est géré par celle-ci, qui les évalue, et qui donc détient un pouvoir sur chaque conclusion : Minorité confirmée ou minorité contestée.
Alors jusqu’à maintenant, ils se taisaient.

Dans le cas présent, on est en droit de s’interroger sur les objectifs d’un tel accueil, si ce n’est la stricte mise en application des circulaires Valls et de la loi Darmanin avec la collaboration étroite d’un service de gardiennage et de tri plus que de protection, sur laquelle s’appuie la justice pour infirmer la minorité de ces jeunes.

D’après nos informations, un nombre important de jeunes n’attend même pas le verdict de ce système inique, et ils disparaissent des radars, allant grossir les statistiques de mineurs et jeunes majeurs en situation irrégulière ou sans-papier.

Nous avons proposé, sans attendre de réponse institutionnelle, la constitution immédiate d’un groupe de suivi, et nous accueillons toute proposition d’action pour faire en sorte que ces jeunes retrouvent, considération et dignité

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