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Journée de solidarité internationale contre les assassins d’Etat à Toulouse

Publié le 21 décembre 2008

Comme dimanche dernier 14 décembre, une centaine de personnes se sont réunie devant l’entrée du métro Jean Jaures samedi 20 décembre à Toulouse en solidarité avec la population grecque révoltée et contre les assassins d’Etat, distribuant des extraits de la déclaration de l’assemblée générale des travailleurs insurgés d’Athènes qui occupent actuellement le bâtiment de la GSEE.

Sous la surveillance trés attentive d’un dispositif policier nombreux mais trés discret aprés la bavure de dimanche dernier, comprenant des RG et OPJ qui avaient sous leurs ordres une compagnie de CRS en tenue d’intervention, ce rassemblement s’est déroulé sans incident.

Rejoint par près de deux cent chômeurs, précaires et intermittents en lutte, ils sont partis ensemble en manifestation dynamique dans les rues commerçantes. Arrivés devant la mairie les chômeurs, précaires et intermittents en lutte ont bloqué toute l’après-midi les entrées du magasin Virgin Megastore, le directeur national de Virgin étant le président actuel de l’Unedic.

Les manifestants solidaires des insurgés grecs, quant à eux, après être restés soutenir cette action pendant une heure, sont ensuite repartis en manifestatiion jusqu’à la place Esquirol, où un compagnon anarchosyndicaliste à pris la parole sous les fenêtres de l’ambassade d’Italie.

Intervention du compagnon sur Anarsonore

Retranscription de l’intervention :

Alexandros Grigoropoulos, Alexis. Suite à ta mort, Alexis, le peuple Grec a laissé éclater sa colère. A travers ta mort, Alexis, tu as fais s’affirmer le besoin de liberté des grecs. A travers ta mort, Alexis, à travers l’assassinat dont tu as été victime, le peuple grec a pris une dose de violence de trop qui agit comme une onde de choc chez tous ceux qui souffrent des réalités sociales. Si face à la violence des conditions de vie ; si face à la violence du pouvoir ; si face aux injustices dont ce pouvoir se rend coupable, le besoin et la nécessité de reprendre les commandes de vos vies s’imposent à vous les grecs, cette même nécessité et ce même besoin s’imposent à nous tous par-delà les frontières.

Les peuples n’ont pas besoin de drapeaux. Sauf, peut-être et uniquement, du drapeau de la liberté. Les peuples n’ont pas besoin de constitution. Le peuple ! Car, il n’y a qu’un seul peuple, n’a pas besoin de frontières qui le divisent et qui servent à justifier, aujourd’hui encore, des unions d’intérêts privés ; qui servent à justifier des unions de pouvoir ; qui servent à justifier des unions politiques toujours artificielles, et toujours désastreuses pour nous. Nous pouvons nous passer de tout cela. La solidarité est la première chose dont nous avons besoin. Si la division du peuple est l’arme favorite du pouvoir, la solidrité reste notre force. Tous les problèmes que nous subissons découlent des décisions toujours prises en notre nom. C’est d’ailleurs, une façon très confortable de nous en faire endosser la responsabilité tout en nous confisquant notre autonomie.

Des décisions ! Qui prend les décisions ? Les états ! C’est le pouvoir politique qui nous impose ces décisions ! Du moins, c’est lui qui avalise des décisions - clefs en main - exigées par les grosses fortunes. C’est, en effet, le pouvoir politique qui est coupable de laisser faire les marchands ; c’est lui qui est coupable de laisser faire les industriels de la finance ; c’est lui qui se rend coupable de faciliter la tâche et de laisser les mains libres à cette mouvance glauque que je viens de citer et qui nous pourri quotidiennement la vie. C’est le pouvoir qui est coupable des conséquences sociales de tous ces menteurs et en découleront dans un avenir proche. Nous en avons assez de tous ces menteurs, de tous ces profiteurs, de tous ces escrocs. Nous en avons assez de tous ces voleurs qui, par dessus le marché, nous font la leçon de la loi que d’ailleurs ils ne respectent pas. Nous en avons assez de ces criminels et assassins.

Je souhaite que le nom d’Alexis soit un signe de ralliement de tous ceux qui luttent. N’oublions pas qu’il est le dernier en date d’une longue série. Ici aussi, il y a eu des assassinats. Les banlieues s’en souviennent. Ce qui est particulier dans le cas d’Alexis, c’est qu’il était un militant, qu’il avait donc des idées, qu’il les proclamait et qu’il les vivait. Il a, sans doute, été assassiné pour ça, dans un quartier où les révoltés étaient déjà nombreux.

Mais, pour conclure ce message que je tenait à vous transmettre, je veux mettre en évidence ce que l’ont tait toujours et qui me semble capital. Ce n’est pas l’alternance politique qui règlera les problèmes. Ce n’est pas le toilettage des lois qui arrangera les choses, ni quelques augmentations de salaire. Ce n’est pas dans la fabrication forcée et imposée d’une Europe des patrons et des inégalités sociales que se trouve la solution. Tout cela c’est tourner le dos au vrai problème. Par delà même l’état, par delà même le pouvoir, c’est le principe même d’autorité qu’il faut remettre en cause et remettre au centre de la lutte. La prise de pouvoir quelle que soit la manière dont elle s’effectue ne sert qu’à perpétuer ce principe. Le principe d’autorité, c’est le principe de domination. Réfléchissez-y, le pouvoir est coercitif par nature. Nous en avons la preuve tous les jours.

J’en profite pour interpeller enseignants, étudiant, et les jeunes en général. C’est là que se trouve le noeud des problèmes. Dans le principe d’autorité. Ils vous appartient de peser sur la vie publique, libérés de vos oeillières syndicales et autres pour mener la lutte de façon autonome et solidaire. Si dès l’âge de treize ans vous êtes pénalement responsables et condamnables, pourquoi ne seriez-vous pas libres de penser, de refuser et de peser sur la vie publique ? Pourquoi croyez-vous qu’on s’en prend encore à l’enseignement qui contient toujours quelques traces post soixante-huitardes, pour en faire un centre d’endoctrinement libéral et fasciste.

Liberté d’expression, au sens large ! Liberté d’action ! Liberté tout court ! Pour quoi faire ? Pour laisser aux générations futures et aux générations présentes un monde digne de celui qu’elles sont en droit d’attendre lorsqu’un enfant vient au monde et pour qu’elles n’arrivent pas dans un immense asile d’aliènés mentaux.

SOLIDARITE dans les luttes !
LIBERTE, EGALITE, JUSTICE !

LIBERTE ! SOLIDARITE !

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