Un Autre Futur Avril 2011
Publié le 11 avril 2011
Tunisie, c’est pas fini
Depuis quelques temps, les médias sont devenus plus discrets sur la Tunisie. Et sur Ben Ali, plus un mot. Aux dernières nouvelles, il était malade, le pauvre homme ! On le plaindrait presque... Souffrant, il était, parait-il, hospitalisé en Arabie Saoudite, mais ne doutons pas qu’il y soit entouré de la plus grande attention.
Il a disparu des médias qui avaient annoncé, en grandes pompes, que ses avoirs et ceux de sa famille, étaient gelés. Faut-il rappeler que la fortune du dictateur, il l’a acquise sur le dos du peuple ? Mais le départ du dictateur, chassé par ce dernier, est loi d’avoir résolu les problèmes. Tout reste encore à faire. Va-t-on nous servir que l’état tunisien a besoin de capitaux, notamment internationaux, pour redresser la situation ? Ben Ali dont les avoirs étaient gelés n’a pas l’air pressé de rendre au peuple ce qui lui appartient.
La liberté, le peuple ne la lui a pas demandée, il l’a prise. Et même si les médias semblent saluer ce renversement, il faut bien comprendre que si Ben Ali a quitté le pays les poches pleines, il a laissé au peuple un héritage : celui d’un Etat fidèle serviteur du capitalisme. Les capitalistes ne renonceront sûrement pas aux engagements pris par Ben Ali et sa clique. Ils réclameront que ces « engagements » soient respectés afin de garder leur mainmise sur les tunisiens à travers une pseudo-démocratie dont ils sauront bien s’arranger.
Il est clair que la chute de Ben Ali ne suffit pas, même si elle constitue un premier pas. Les véritables enjeux vont au-delà du dictateur. Il s’agit pour le peuple de se réapproprier non seulement une liberté d’expression mais aussi, concrètement, tous les leviers de l’économie et de la vie sociale sans rien laisser aux imposteurs habituels de la politique, d’où qu’ils viennent. Le peuple libre ne peut pas se contenter d’un gouvernement, justifié par une mascarade électorale, sous prétexte de stabilité. Le peuple doit refuser la voie tracée par les lobbies des intérêts financiers et balayer la dictature jusqu’au bout.