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Prostitution & esclavage

Publié le 11 décembre 2013

Elle est comme ça, notre royale Ségolène. Toujours sûre d’elle. 100 % pour la
pénalisation des clients des prostitués. Son seul argument (sur France Inter
du 1er décembre 2013) : la prostitution c’est de l’esclavage. A l’appui de son
affirmation, un chiffre : 90 % des prostituées seraient victimes des réseaux de
proxénètes. D’où sort ce chiffre ? Mystère et boule de gomme. On le trouve répété
dans toutes les bouches prohibitionnistes, mais, malgré des recherches, impossible
(pour moi) d’en trouver l’origine. En tout cas, s’il a peut-être été vrai dans
un temps éloigné, rien ne dit qu’il corresponde à la réalité. Un chiffre infondé,
même répété en boucle, n’en devient pas pour autant une vérité !

Mais revenons à l’esclavage. L’esclavage est totalement inadmissible, j’en suis
parfaitement d’accord. Mais, l’assimilation de la prostitution à de l’esclavage
(pour celles et ceux qui ne sont pas sous la coupe de maquereaux) est pour le
moins une grosse exagération. Par contre, puisque c’est d’esclavage que les prohibitionnistes
causent, je connais des cas beaucoup plus indiscutables : les vêtements
de marque, si appréciés par les dames de charité socialiste et autres petites
bourgeoises, les accessoires dont elles raffolent ou les cadeaux qu’elles préparent
à leur progéniture choyée (Noël est pour bientôt) sont, pour l’essentiel, fabriqués
dans des pays du tiers monde le plus souvent dans des conditions d’esclavage
véritable. Il n’est pas rare que, dans ces pays, les ouvrières et ouvriers soient obligés
de rester sur place la nuit, à l’usine, entassés les uns sur les autres. Ils risquent
tous les jours leur santé et leur vie (quand l’immeuble ne s’effondre pas, c’est une
machine qui happe régulièrement un bras, parfois une tête). Ils travaillent des 15
heures ou plus par jour, dans des conditions éprouvantes et sont payés des prunes.
Il n’est pas rare qu’ils (et elles) soient frappés par les contremaîtres ou les
vigiles. Sans parler du travail imposé aux tous petits enfants (dès 4 ou 5 ans), souvent
très dangereux au milieu des machines. Et on connaît même des cas ou les
enfants sont enchaînés (pour éviter les évasions de l’usine).

Alors, ma question publique à Ségolène : puisque tu es contre l’esclavage, à
quand la pénalisation des acheteuses et acheteurs de ces marques ? A quand la
fermeture des entreprises françaises et européennes qui se gavent sur le dos des
esclaves ?

En l’absence de réponse, chacun comprendra que l’argument abolitionniste
de l’esclavage est parfaitement creux.

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