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ÉLECTIONS, PIÈGE ABSCONS !

Publié le 28 avril 2017

Pour faire mine de répondre à la colère des uns, aux interrogations des autres, à l’inquiétude de tous, rien de tel qu’une bonne élection présidentielle avec son lot de discours souvent vertueux ; polis avec parfois des écarts tacites et entendus entre politiciens qui, tous, nous promettent des réformes. Ces réformes définitivement qualifiées de courageuses, d’indispensables, n’ont pourtant qu’un seul but : permettre aux nantis de continuer à exploiter les prolétaires. Ces discours démagogiques ne font que raconter une "modernisation" du capitalisme qui nous est encore vendue comme la solution à tous les maux et tentent de nous convaincre que nos intérêts sont les leurs.

Il nous faudrait donc aller voter avec ferveur et conviction pour de prétendus "anti-système" qui sont pourtant les représentants du système lui-même. La propagande capitaliste bat son plein et ne recule devant rien pour ramener les gens vers l’urne sacrée et ses chimères, malgré les dénonciations de ce qu’est la classe politique : une bourgeoise corrompue imprégnée de mensonge.

De ceux qui persistent à aller voter, nous disons que, la propagande aidant, ils se pensent perspicaces car persuadés que les "mystérieux" rouages du monde leur impose de choisir un guide ; et, avec lui, ses buts. Le guide s’empresse, bien sûr, de désigner les buts : Nation, État, identité, sécurité, mémoire, … car, là, il s’agit d’idiotiser ! Pour "Mieux comprendre" les gens et surtout être "mieux compris" par eux ; le choix du cœur, de l’affectif, serait la solution et non les choix politiques. Toute la subtilité de "nos" politiciens est là !

Système et idéologie réactionnaires que tout cela ?! Bah, les classes laborieuses persistent dans leur crainte de vraies mutations qui sont habilement caricaturées par le pouvoir comme brutales. L’appel à des réflexes pavloviens, la recherche d’un représentant, d’un style, d’une posture, c’est, là, la description d’une idéologie proto-fasciste. Pour mieux dépolitiser, rien de tel que de désigner les politiciens comme des vedettes. On les habille du costume de gladiateurs descendant dans l’arène pour des combats singuliers … Mélenchon-Fillon, Le Pen-Macron, … etc. Plus tard, les élections passées, tels des seigneurs, ils feront et déferont des alliances et le feuilleton rituel des "affaires" fameuses reprendra … Il s’agit d’acclamer une vedette, pas de choisir un concept politique différent ; car, peu ou prou, tous leurs discours "se valent". Nous le répétons à longueur d’élections : la classe politique en émoi est plutôt soucieuse de faire passer la pilule que de régler les problèmes.
La droitisation de la gauche de gouvernement, comme la dérive d’une frange de l’extrême-gauche se caractérise par l’abandon d’un projet fondé sur la lutte des classes au profit d’un conformisme politique. Les luttes ouvrières, les luttes sociales ? …

Volontairement oubliées, maquillées, écartées ! Cela tend peu à peu à effacer, dans les esprits, la culture de la lutte et des idées, celle d’être acteurs d’un projet de société qui, radicalement, remet en cause le système capitaliste qui n’a qu’un seul but : continuer à engraisser ceux qui en tiennent les rênes. Les discours des politiciens n’ont aucun contenu politique susceptible d’apporter une véritable réflexion ; toute remise en question des causes réelles est exclue, criminalisée ; tout n’est que technocratie, gestion, chiffre. Leurs campagnes politiques se limitent à des effets de style et des déclarations ronflantes ; sauf quand il s’agit de plaire au medef !

La responsabilité des partis de "gauche", des syndicats, et d’une extrême-gauche à la dérive [1] est grande dans ce qui facilite beaucoup la pénétration des idées et comportements réactionnaires.

Récemment, tout le monde s’est extasié sur ce qui pourrait devenir un rituel "incontournable" et qui nous confirme le retour d’un rigorisme en phase avec le retour du religieux. A ce titre, les "excuses" présentées aux habitants de Guyane par la ministre des Outre-mer sont révélatrices. Cette repentance sous forme d’excuses aurait changé la donne des négociations visant à sortir la Guyane du conflit social ; afin de mieux acheter la paix sociale.

La solution commence, pourtant, par la contestation globale et le rejet du capitalisme. Cela débute par le refus de participer à la mascarade électorale, quelles que soient les prévisions. La soif de justice doit conduire à une révolte permanente contre un ordre social injuste. Détruire ce qui est mauvais est un désir naturel et puissant mais "on" frissonne devant ce qui ne serait pas "constructif". Ce refus des "idées négatives" n’est rien d’autre qu’une peur viscérale des révolutions. La fable sur ce qui est constructif ou non, sur ce qui est négatif ou non, est instillée par la trame de fond du discours dominant : Plus de grand élan ni de changement, nous souffle-t-il, soyez constructifs ! Soyez conservateurs !

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