Pourquoi être GJ quand on est Anarchosyndicaliste ?
Publié le 14 janvier 2019
Depuis le rond-point d’Ausonne Montauban 82 (quelques remarques) :
Pour voir de quoi il retourne, pour dans la durée éprouver le sens de cette mobilisation, pour ne pas, a priori condamner par un jugement péremptoire, cette réaction populaire et non « populiste » ou « poujadiste »... En un mot pour concrétiser la lutte que nous prônons : Solidarité, Emancipation et Autogestion.
Oui par essence tout regroupement humain montre une richesse dans sa composition et sa complexité. Au rond-point on y voit de tout : âge, sexe - la représentation féminine est sans précédent - , parcours personnels et professionnels variés, des grands exclus en passant par les précaires, smicards et couches moyennes, actifs et retraités en grand nombre.
Mais tous sont là, debout et existent ; pour beaucoup, c’est une première inscription dans un mouvement social. Et quelle inscription !!!
Honte aux absents et à ceux qui cassent du sucre et leur plume à, chaque jour, déverser des invectives sur ce mouvement. Peur d’une manipulation de l’extrême droite pour certains. Depuis quand devant ce risque , un militant qui se dit révolutionnaire, prône la posture de la chaise vide pour contrer des manipulations et des instrumentalisations à caractères fascistes et racistes. Oui ici ou là, elles ont pu exister ou existent encore. Mais ce n’est qu’en les confrontant et en les révélant aux yeux de tous que nous les désamorçons.
Pour l’exemple, en début de mouvement, le fait de donner aux gendarmes des migrants cachés dans une citerne, est révoltant. Se désolidariser en public sur les ronds-points de tels agissements a provoqué discussion et échange sur l’exploitation qui est à l’oeuvre non seulement localement mais planétairement et sur le caractère fasciste de l’acte et de ces auteurs.
Le fait de mettre en évidence l’absence d’espace d’échanges collectifs sur la gestion du mouvement dans un rond-point, comme des assemblées populaires, révèle des comportements douteux quant à la démocratie directe et par la même nous aide à faire avancer la nécessité de ces assemblées populaires pour l’auto organisation du mouvement. Et à délégitimer une appropriation, par certains, du mouvement, de sa stratégies et de ses actions, en empêchant récupération et manipulation. Oui il fallait y aller et dès le 17 novembre. Huit semaines de lutte ont permis des rencontres, la fraternisation, la libération de la parole, de la solidarité. Apprécier chaque jour le soutien de la population jamais mouvement n’a connu un tel appui.
Né en 1953 jamais je n’aurai pensé pouvoir vivre un tel « évènement » qui, montre pour ma part, un tel processus révolutionnaire en marche : « L’histoire » jugera. La lutte continue.
A Montauban le 04.01.19