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Guerre Covid

Publié le 31 janvier 2022

Dans la soirée du 30 novembre 1938, Orson Welles diffusait sur les ondes radio américaines une fiction inspirée du roman de science-fiction la Guerre des Mondes. Cette émission est devenue célèbre car, d’après la presse, elle a déclenché une formidable panique dans toute l’Amérique. Les journaux du lendemain décrivirent des foules cherchant à fuir la ville, des embouteillages magnifiques et même une vague de suicides.

En grossissant de façon outrancière les effets de l’émission qui se présentait comme un reportage montrant le débarquement de martiens féroces à New York, la presse, qui considérait la radio comme un concurrent dangereux, dénonçait les effets pernicieux de la radio sur l’opinion publique. L’émission d’Orson Welles est devenue légendaire et a montré l’impact extraordinaire des médias pour la formation des opinions et du consentement. Accessoirement, les tenants de l’ordre ont noté que ces outils pouvaient très facilement instiller la peur dans toute une population. La leçon n’a pas été perdue. La peur est en effet une des armes favorites des pouvoirs, religions ou états, pour conforter leur domination. Les anciens empires terrorisaient les populations en exposant les cadavres suppliciés des esclaves révoltés. À l’entrée des villes médiévales, des pendus dévorés par les oiseaux accueillaient les visiteurs et jusqu’au milieu du vingtième siècle, l’exécution des condamnés à mort était un spectacle public. On n’en finirait pas d’énumérer la variété des supplices inventés pour obtenir le « consentement volontaire » des peuples.

Pendant tous ces siècles, l’inspiration de la peur a été une méthode de gouvernement très prisée. En ce début de vingt et unième siècle, les États européens ont abandonné la pratique des exécutions capitales et celle des tortures raffinées, mais en grande partie les méthodes utilisées pour obtenir le consentement des populations cherchent à effrayer. Ainsi, pour briser le mouvement des Gilets Jaunes qui, à son goût prenait
trop d’ampleur, l’état n’a pas hésité à utiliser de façon massive et disproportionnée des armes de défense soi-disant non létales qui ont provoqué des milliers de blessés, ce qui a dégonflé les manifestations.

Qu’elles soient mises en œuvre dans les quartiers ou dans les manifestations, les violences policières ont toujours pour but de maintenir les populations dans leurs foyers. Depuis 2 ans, l’épidémie Covid a suscité un matraquage médiatique formidable. Sur les radios, les TV, internet, des commentateurs, tous plus informés les uns que les autres, nous assomment d’injonctions souvent contradictoires, toujours inquiétantes, voire effrayantes. Tant et si bien que la peur générée par ces flots continus de messages est devenue permanente. À en croire le discours du gouvernement, chacun est devenu un danger pour tous les autres et les gens réagissent en conséquence : le covid est devenu une obsession qui a fait passer tous les autres problèmes au second plan.

Deux ans après le début de l’épidémie, on dispose à présent de chiffres pour évaluer ses conséquences. En France le covid a tué 129000 personnes et a fait baisser l’espérance de vie de 6 mois (ce qui signifie que les personnes décédées étaient dans leur grande majorité en fin de vie et ont été privées de 6 mois de vie en moyenne). Au niveau mondial, cinq millions de personnes sont décédées du fait du covid, (certains affirment que le nombre des décès serait plus proche des dix millions) ceci pour une population mondiale proche de huit milliards d’habitants. Pour être élevés (beaucoup trop assurément) ces chiffres n’ont rien de surprenant : la grippe espagnole en 1920 alors que la population mondiale n’excédait pas les deux milliards a tué vingt millions de personnes, le paludisme tue des centaines de milliers de personnes chaque année dans le monde, en 2003, la canicule a en deux mois tuée plus de dix mille personnes, la dernière épidémie de grippe sévère en a tué au moins vingt mille en un hiver et les accidents de la route ont provoqué, certaines années, la mort de quinze mille personnes (18000 en 1972) et des dizaines de milliers de blessés sans émouvoir beaucoup les pouvoirs publics. Il est probable que sans les campagnes de vaccination, (arme anti-covid essentielle mise en avant par les gouvernants) le nombre des décès aurait été plus important, mais il est certain également que ce nombre aurait été beaucoup moindre si le système de santé avait été plus performant, et s’il n’avait pas été restructuré, rationalisé, rentabilisé par les séries de mesures successives imposées par les gouvernements précédents. Si la peur du covid depuis 2 ans a pris une place si importante dans nos vies, on ne peut qu’être sidéré par la nature et l’ampleur des mesures gouvernementales destinées à nous protéger, car les sacrifices imposés à la population, les libertés dont elle a été privé, les souffrances tant physiques que psychologiques consécutives à cette infantilisation sont la marque des sociétés totalitaires. S’il est bien évidemment nécessaire de se protéger (en respectant les gestes barrières, en se faisant vacciner pour ceux qui le souhaitent) rien ne justifiait cette mise sous cloche de la société. À moins qu’il ne faille considérer les méthodes de gestion de l’épidémie covid que comme un avant-goût de la société future.

Pour gérer les populations confrontées aux bouleversements dus au réchauffement climatique, aux virus échappés des forêts vierges rasées ou du permafrost dégelé, aux guerres dues à l’épuisement des ressources, ou à l’effondrement de la bio diversité, aux catastrophes consécutives à l’empoisonnement des sols, de l’air, de l’eau, aux guerres classiques ou nucléaires, la classe dirigeante, rêve d’un état dictatorial, policier qui seul lui permettra de conserver ses privilèges. Allons-nous laisser faire ? L’alternative « Révolution sociale ou barbarie » est plus que jamais d’actualité.

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