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Macron nous coûte un pognon de dingue

Publié le 8 mars 2023

Je dois reconnaître qu’en tant qu’ouvrier métallurgiste, la réforme du départ de l’âge à la retraite à 64 ans, m’a titillé un peu. En effet, je travaille depuis 1989, à cette époque, j’avais 16 ans. J’ai quasiment toujours fait plus ou moins le même boulot et ses variantes, chez différents employeurs. Pour mes collègues du même âge, avec un parcours professionnel similaire, ce départ à la retraite signifie, pour nous, que nous n’y arriverons peut-être pas vivant.

Nous avons un peu le sentiment que cette réforme est en fait une tentative du gouvernement, du patronat, des actionnaires de faire des économies en pariant sur notre espérance de vie. Les collègues de mon âge, qui ont la cinquantaine tapante, qui ont commencé à travailler jeune, comme moi même, avons tous des problèmes de santé, d’articulation, forcément cassés physiquement quelque part. En supportant des conditions de travail pénible et usantes. Pour nous ce report de l’âge de la retraite est une quasi mise à mort !
Avec mes compagnons d’infortune nous en avons discuté, de la pénibilité et de l’usure au travail dans nos boulots, et nous, nous sommes rendus compte, que nos métiers tout physiques et difficiles qu’ils soient, ne cochent pas toutes les cases des critères de pénibilité et d’usure, de facto nous avons réalisé que la bourgeoisie veut nous faire crever au travail.

Alors depuis quelques semaines les syndicats, et les partis de la gauche et ceux du Capital ont décidé de rouler des mécaniques, pour tenter d’impressionner Macron, qui au demeurant semble complètement indifférent à ces manifestations et prouve une fois de plus son mépris et son inconséquence.
Donc tout le monde se félicite de ces manifs qui se passent sans heurts, avec discipline et tout, et tout...Un nombre impressionnant de participants à chaque fois, deux manifestations/semaines, mais relativement calmes.
Pourtant nous sommes des millions à nous mobiliser, mais l’infantilisation des gens dans cette société est telle, que les parasites-assistés, qui composent ce gouvernement, prétendent que cette colère est due à un « défaut d’explication » et « un manque de pédagogie de leur part ». Et pendant ce temps-là, nous continuons nos manifs plan-plan, en nous imaginant que nous ferons reculer le gouvernement pour ce qui concerne cette réforme.

Si nous, nous contentons seulement de faire des manifs par millions, nous n’obtiendrons pas grand-chose, si ce n’est d’aider les centrales syndicales, à se faire de la pub, se faire le plein de nouveaux adhérents, mais surtout, elles restent toujours là à canaliser le mécontentement du prolétariat.

Cependant, depuis plus de 40 ans, notre niveau de vie baisse, la misère se propage, plus de 40 ans de combinaisons politiques et de prédation patronale qui finira par éradiquer définitivement nos prétendus droits sociaux et libertés publiques, nos salaires sans cesse laminés, toujours ou presque avec l’aval de l’État (et pas forcément de l’UE), pour nous écraser.

La réforme des retraites, les prix qui flambent, l’assurance chômage sans cesse réduite et retoquée pour, paraît-il, forcer les gens à rechercher un emploi, comme si la majorité des chômeurs, n’était que des indécrottables fainéants, à qui il faut leur botter un peu les fesses pour qu’ils aillent bosser.
Derrière ce raisonnement de débile, il est relativement peu évoqué, dans les journaux et à la télé, que beaucoup de gens se retrouvent au chômage aux alentours de 55 ans, avec bien entendu peu de chance de retrouver un emploi de sitôt. Si on ajoute à cela l’obligation que veut imposer la bourgeoisie, de forcer les bénéficiaires du RSA à travailler, un minimum (20h /semaine, paraît-il) pour avoir droit à ladite allocation. Et en sachant que beaucoup de bénéficiaire du RSA sont à la cinquantenaire passée, et qu’ils devront tenir jusqu’à leurs 64 ans. Il faudra certainement s’attendre à ce qu’un jour un gouvernement, Macron ou un autre, ne remette en cause le SMIC.

Après nous avoir imposé la tyrannie sanitaire, parce que nous sommes forcément des enfants qu’il faut surveiller, et que nous ne comprenons pas grand-chose…. Infantilisme quand tu nous tiens...
Macron et sa clique continuent leur feuille de route, à savoir la destruction de toute institution sociale, de solidarité, qui permettent malgré cette société pourrie d’avoir au moins un semblant de vie en société et d’entraide. Ils pillent et vandalisent tout ce qui se trouve à leur portée et qui échappe à leur business.
Pourtant, depuis des mois, il y a un peu partout dans la région France des grèves, plus ou moins importantes, plus ou moins petites, qui sont souvent isolées, mais qui reflètent la colère du prolétariat.

Si nous voulons vaincre, il faut au préalable rompre l’isolement qui nous assujettit dans nos lieux de travail respectifs, qu’on en finisse avec la division entre travailleurs, les manuels vs intellectuels, travailleurs des villes vs travailleurs des champs, Français vs Étrangers, Hommes vs Femmes, etc.

Les institutions syndicales qui sont intégrées depuis fort longtemps à l’état, qui choisissent et décident à notre place, imposent leurs dates de mobilisation, avec leurs promenades organisées, souvent épuisantes, mais quasi inefficaces face à un patronat cynique, organisations qui appellent timidement à la grève générale reconductible.

Ces ballades seules ne suffiront pas, et il faudra pousser ces organisations syndicales à convoquer des assemblées générales des travailleurs, pour que ces derniers puissent prendre leurs propres décisions et stratégies de lutte, en élisant des comités de grève révocables, en constituants des comités de liaison interprofessionnels, en virant les bureaucrates syndicaux et politiciens professionnels de nos luttes.
Et alors, la lutte pourra enfin s’étendre aux secteurs de la société. Le patronat et la bourgeoisie nous coûtent vraiment un pognon de dingue !

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