C’est la rentrée : « Le niveau baisse ! »
Publié le 26 septembre 2011
C’est une vieille rengaine. Dès qu’on parle d’école, tout ce qu’on compte de vieux grincheux dans le pays s’écrie en chœur : « Le niveau baisse ». Depuis plusieurs années, les devins des « Agences de notation » et avec eux les coryphées des médias et des gouvernements ont repris le refrain : en économie aussi, on n’est que des nuls et notre note baisse.
+
Note de la dette, jeux boursiers et bouclier fiscal
La « note de la dette » d’un pays se présente comme un ensemble de lettres et de chiffres, une sorte de code qui indique la fiabilité de l’Etat qui émet cette dette. Un État peut être très endetté mais garder une bonne note. C’est le cas des États-Unis par exemple. Cette note se veut le reflet de la solvabilité des États. Sur sa foi, les prêteurs se font une idée du risque de non-remboursement qu’ils prennent. S’ils pensent que le risque est élevé (quand la note est mauvaise), ils prêtent à des taux d’intérêts élevés. C’est donc le risque de ne pas être intégralement remboursé qui « justifie » des taux d’intérêts exorbitants… ce qui n’empêche pas les prêteurs d’exiger ensuite par tous les moyens leur remboursement intégral, quitte à saigner à blanc les populations. Ils gagnent ainsi sur les deux tableaux : non seulement ils sont remboursés, mais en plus au plus fort taux. C’est un peu comme si les joueurs du loto exigeaient systématiquement de gagner le gros lot…
Cet été, la note de plusieurs pays a baissé. Comme beaucoup de banques avaient prêté de l’argent à des pays qui ont vu leur note baisser à des niveaux très bas (grosso modo, leur dette ne vaut plus que le papier qui a servi à les imprimer), les actions de ces banques ont elles aussi baissé. Dans un tel cas, c’est un véritable sauve-qui-peut qui se produite en bourse. Les actionnaires vendent leurs actions (avant que leur prix baisse encore), ce qui fait bien entendu chuter les prix des dites actions. La Société Générale n’était pas une banque spécialement à risque. Ceux qui ont fait courir la rumeur qu’elle allait être en faillite ont produit exactement le mécanisme qui est décrit ci-dessus : les actionnaires affolés ont vendu « à perte »… à des malins (ceux qui ont fait courir la rumeur) qui n’ont eu qu’à acheter des actions de cette banque… qu’ils revendront progressivement dans les semaines ou mois à venir en faisant de substantiels bénéfices.
Tant qu’on parle de chiffres, il faut rappeler que le fameux « bouclier fiscal » mis en place par le gouvernement pour favoriser les riches et qui a permis à Mamie Bettencourt et à une poignée de privilégiés de toucher des chèques de plusieurs millions d’euros tous les ans, s’est soldé par un trou de 500 millions dans le budget de l’Etat en 2010. Et si on leur demandait tout simplement de rembourser ?