Un Autre Futur Novembre 2014
Publié le 10 novembre 2014
DÉFENDONS NOS LIBERTÉS
Les atteintes du pouvoir contre les libertés fondamentales se multiplient : atteinte au droit de manifester, avec des interdictions « à la tête du client ». Atteintes à la liberté d’expression avec, de fait, une interdiction d’afficher dans la ville. Atteintes au droit de se déplacer librement avec la nouvelle loi pseudo-anti-terroriste (et qui vise en fait tous les opposants). Atteintes à la personne, avec des fouilles de passants en pleine rue…
A Toulouse en particulier, la liberté est bafouée. La répression policière contre les manifestations en hommage à Rémi Fraise a rappelé aux plus anciens d’entre nous les jours les plus sombres de la répression des manifestations contre la guerre d’Algérie, au temps de l’OAS et autres barbouzes.
Ce scandale doit cesser. Défendons nos libertés.
COLONNE VERTÉBRALE ARRACHÉE
Le dossier devient de jour en jour plus accablant pour l’État. Il est formellement établi qu’à peine deux heures après l’homicide de Rémi Fraise, lâchement tué par une grenade offensive lancée par un gendarme, le gouvernement savait la vérité.
Honteusement, le gouvernement a tenté de « noyer le poisson » en accumulant les mensonges. Exemples : la gendarmerie affirme qu’il n’aurait été tiré qu’une seule grenade explosive sur le site. Mensonge éhonté : ils en ont tiré au moins 40 ! Il a été affirmé sans vergogne que le sac de Rémi contenait des explosifs. Nouveau mensonge. Les expertises l’ont prouvé.
La vérité, c’est qu’entre les policiers et les jeunes, il y avait un grillage et un fossé, donc, aucun danger pour la police. De leur côté, les manifestants étaient sur un terrain ou aucune « casse » n’était possible. Donc pourquoi tant de policiers à cet endroit ? Quel trouble à l’ordre public le pouvoir peut-il invoquer ? La manif gênait les sangliers, peut-être ?
Quant au rapport d’autopsie, il est franchement accablant : « le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion », il est mort sur le coup. »
Rappelons que les experts de la police, eux-mêmes, ont été bien obligés d’avouer que « Les grenades offensives ne peuvent pas causer la mort, sauf dans des concours de circonstances improbables ». Les « circonstances improbables » c’est un tir à bout portant, une pratique en principe interdite ! C’est ce qu’on appelle une bavure policière, comme dans le cas de Malik Osséine. Alors qu’ils avaient connaissances de ces éléments du dossier, Caze neuve et Valls ont eu le cynisme d’affirmer dans les médias qu’il n’y avait pas eu de bavure policière. Énorme mensonge supplémentaire.
Combien ça coûte ? Au moins 300 000 euros !
Le déploiement policier insensé du 8 novembre a un coût… exorbitant. Entre les salaires, les primes, le carburant, l’hélico, et autres effets collatéraux, il y en a au moins, d’après les experts, pour 300 000 euros. Quand on pense qu’il suffisait d’autoriser la manifestation pour éviter une telle douille ! En cette période de restriction des budgets sociaux, universitaires, de santé… le pouvoir n’hésite pas à claquer des sommes colossales pour, finalement, se ridiculiser, puisque la mobilisation populaire a permis à la manifestation de se dérouler.
Un barrage « exemplaire » de ce qu’est le capitalisme
Le projet de barrage de Sivens, situé sur la zone humide du Testait déclarée Zone A Défendre il y a plus d’un an, cristallise la révolte des gens « d’en bas ». Le 25 octobre dernier une nouvelle étape a été franchie avec l’homicide par « une personne dépositaire de l’autorité publique » de Rémi Fraise. Tout un symbole de l’avenir que le pouvoir prépare à la jeunesse !
Quand au projet de barrage, il résume à lui seul la logique destructrice du capitalisme : inutile, coûteux, destructeur de l’environnement. L’objectif, le seul, est qu’une toute petite minorité s’en mette plein les poches sur le dos de tout le monde.
Conseil général du Tarn : 17 ans d’illégalité
Les « élus » du conseil général tarnais couinent que le « droit » est violé, puisque leurs décisions sont contestées par la population.
Rappelons d’abord aux « zélus », qu’ils ne représentent qu’environ 15 % des inscrits sur les listes électorales (et tout le monde n’est pas inscrit) ce qui devrait les rendre modestes, puisqu’ils arrivent loin derrière le « premier parti de France » : celui des abstentionnistes nombreux sur la ZAD !
. Rappelons-leur surtout qu’en termes de viol du droit, ils n’ont de leçons à ne donner à personne : cela fait 17 ans qu’ils assument un barrage illégal, celui de Fourgue.
En effet, le 16 octobre 1997, le tribunal administratif de Toulouse avait ordonné l’arrêt du chantier. Le conseil général a fait poursuivre les travaux malgré cette décision du tribunal qui s’imposait à lui. En 2000, rebelote : la Cour administrative d’appel de Bordeaux condamne le barrage.
Que pensez-vous qu’à fait le Conseil général ? Il a ignoré la décision de justice et s’est assis sur le droit. Quant au préfet il n’a pas envoyé les forces de police pour arrêter les travaux. Le barrage a donc été construit. Il est toujours là, en toute illégalité, depuis 17 ans. Vous voyez un problème quelque part, vous ?