DOSSIER APPRENTISSAGE
Publié le 19 septembre 2015
APPRENTISSAGE, UNE FORMATION DOUTEUSE
Loin d’être « la » grande solution, la panacée pour les jeunes qui n’ont plus envie d’aller à l’école, l’apprentissage est, pour une bonne part d’entre eux, une formation qualitativement assez douteuse.
C’est pourquoi les apprentis « ratent » plus souvent leurs examens que les lycéens professionnels qui préparent le même diplôme : « les taux de réussite aux examens restent encore très inférieurs pour les élèves de l’apprentissage ». L’écart est « significatif », c’est-à-dire important, entre les deux populations de jeunes ce qui « témoigne des difficultés que rencontrent parfois les apprentis pour valider » la formation qu’ils ont suivie. C’est particulièrement vrai pour les formations les moins basiques (24 % d’échecs en plus pour les brevets de technicien ou les brevets des métiers d’art).
Ensuite, contrairement à l’idée reçue selon laquelle un patron forme un apprenti pour le « garder », plus d’un tiers « des jeunes apprentis… ne trouvent pas d’emplois à l’issue de leur formation ». La sénatrice qui a écrit le rapport dont nos citations sont extraites, ajoute qu’il serait bon de « s’interroger sur les raisons qui conduisent un employeur sur trois à ne pas recruter son apprenti. »
Ne vous fatiguez pas à vous interroger, Madame la sénatrice : c’est tout bonnement qu’un apprenti sur trois (au moins) est un jeune salarié kleenex.
Les patrons le prennent parce qu’un apprenti ça ne coûte rien (ou pas grand-chose suivant les cas) et que ça rapporte finalement pas mal d’argent. Quant à l’avenir de l’apprenti, les patrons-bousiers s’en moquent comme de leur première couche culotte.
Enfin, si lorsqu’ils viennent d’achever leur formation, les apprentis « s’insèrent plus facilement que les diplômés sous statut scolaire » (il y a tout de même des patrons qui « gardent » leur ancien apprenti), cette différence est rapidement résorbée par la suite. Plus grave, avec un niveau plus faible dans les connaissances théoriques, « les apprentis sont souvent moins armés que les lycéens professionnels pour évoluer tout au long de leur carrière. » A une époque ou l’évolution technique est rapide, c’est là une grave lacune qui handicape le futur de ces jeunes.
Les citations entre guillemets sont extraites d’un rapport sénatorial de 2009, http://www.senat.fr/rap/a08-100-5/a08-100-58.html#toc203