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COTE D’IVOIRE : LA FRANÇAFRIQUE TOUJOURS LÀ !

Publié le 9 mai 2011

Alassane Ouattara est le symbole de l’éternel mensonge de la démocratie
parachutée en Afrique depuis Paris. Qui est ce Ouattara tant
aimé et surtout plébiscité par nos politiques et nos médias ? Quelles
qualités extraordinaires a-t-il pour être encensé à tort et à travers ? Est il
« LE » politique africain tant attendu par l’Afrique et les Africains pour
en finir avec la corruption et le mal-vivre sur le continent noir ? Son
adversaire, Laurent Gbagbo est-il le monstre décrit par les médias ? Est-il
seul responsable du chaos et des violences en Côte d’Ivoire ?

Toutes ces questions sont faussement
innocentes. En fait, elles sont primordiales
pour dresser un portrait
fiable de la situation. La confusion est
telle, et la désinformation si puissante
du fait des moyens dont disposent les
acteurs occidentaux, que faire émerger
la vérité relève de l’exploit.

La réalité de la situation de quasi
guerre civile qui se déroule actuellement
en Côte d’Ivoire est le résultat de
plusieurs années de divisions orchestrée
par la politique étrangère de la France.
Elle n’est pas le seul fait de Laurent
Gbagbo (évidemment Gbagbo est loin
d’être intègre, il a le profil du parfait dictateur,
en ce sens il est bien sûr
indéfendable) comme Sarkozy et les
médias cherchent à nous le faire croire.
Cette version simpliste est erronée et
masque en fait un imbroglio des plus
complexes.

le Président de la Communauté Internationale

Qui est donc cette fameuse communauté
internationale qui soutient notre
président modèle ?

Il s’agit bien plus de la « communauté
 » des dirigeants des pays capitalistes
ayant des intérêts dans les pays
pauvres que de celle des habitants de la
planète ! On comprendra pourquoi
Alassane Ouattara a encaissé la quasi
totalité de l’aide censée financer l’organisation
des élections. En effet l’information
sur les politiques extérieure des
pays riches est soit cachée soit manipulée.
Malgré le travail militant de
quelques associations, peu de gens sont
au courant des enjeux qui se jouent dans
les anciennes colonies. L’inertie liée à
notre société fait le reste. L’histoire de la
Côte d’Ivoire ces 50 dernières années
nous confirme que les décisions sont
bien prises dans les ministères des pays
riches. Chirac soutenait Henri Konan
Bédié, la gauche a soutenu Gbagbo et
Ouattara suit la tradition, en bon valet
de l’Élysée. Ce petit jeu de chaises musicales
a deux effets : l’enrichissement des
entreprises occidentales (surtout
françaises pour ce cas) et l’appauvrissement
des habitants (sauf les dirigeants,
comme on peut s’en douter). Les « 
dommages collatéraux » sont multiples,
le nombre de morts est inchiffrable.

Élections Truquées :ça vous étonne ?

Les réseaux françafricains de
Sarkozy ont profité de l’écran de fumée
fourni par l’intervention en Libye pour
pouvoir accélérer le parachutage de leur
poulain à la tête de la Côte d’Ivoire.
Tout ceci sous couvert de démocratie.
Et c’est là le « génie » des communicants
de l’Élysée qui réussissent à tourner
toutes les situations en faveur de leurs
intérêts. Après le succès médiatique du
coup d’état français en Côte d’Ivoire,
l’Élysée a décidé de renouveler l’opération
de manipulation au Tchad. En Côte
d’Ivoire vous avez la licorne, au Tchad
l’épervier. Idriss Déby est l’équivalent de
Gbagbo ou Ouattara. Il a récemment
gagné des élections truquées pour continuer
à pouvoir servir l’Élysée. En
échange de quoi la France et Catherine
Ashton se sont précipités pour couvrir
la fraude et reconnaître la victoire de
Déby. Ceci après avoir financé un soi-disant
accord pour l’organisation d’élections
libres qui ne fut en fait qu’un nouveau
soutien au Kadhafi local. Élections
qui, soit dit en passant, donnèrent l’occasion
au pouvoir en place de faire la
démonstration de sa violence.

Le Syndrome Rwandais

Pour arriver à leur fins, les puissants
n’hésitent pas à mettre en jeu la vie de
millions de personnes. Les politiques
irresponsables, faites de fraude électorales,
corruption, etc. sont légion.

En effet la doctrine d’extrême droite
lancée au Rwanda en 1994 par les barbus
français et les théoriciens de la
Françafrique à Paris, a créé l’idée d’une
« identité rwandaise ». Pour la Côte
d’Ivoire, 10 ans plus tard, le même scénario
a été produit. En effet l’ancien
chef d’état Henri Konan Bédié a, sur les
conseils de la France, initié une campagne
de propagande relayant une
idéologie d’extrême droite reposant sur
le concept d’ivoirité. Alassane Outtara
et son équipe sont les héritiers directs
de ce courant d’extrême droite. Ils ont
mis en pratique ces dernières années la
stratégie de division au sein de la population.
Ils ont, aidés par les crédits et la
formation de l’armée française, réussi à
monter un groupe armé qui multiplia
les exactions et la violence gratuite dans
le but de terroriser les habitants et de les
monter les uns contre les autre. Bien
loin de combattre le régime dictatorial
de Gbagbo, ils ont rajouté une couche
au malheur des Ivoiriens. Les promesses
de démocratie du poulain de l’Élysée
n’offrent aucune garantie.

AFRIQUE NOIRE, UNE ODEUR DE JASMIN ?

La situation parait inextricable en
Côte d’Ivoire comme dans bien des
pays africains et même d’une façon
générale dans tout les pays dits « en voie
de développement ». La relative stabilité
dans le chaos organisé par les puissances
occidentales enferme les populations
dans la misère et l’absence quasi
totale de droits. Il est clair que, malgré
ce que certains pensent, la solution ne
viendra jamais des « démocratie » capitalistes.
La Tunisie post-coloniale connaissait
les mêmes conditions que la
Côte d’Ivoire. En faisant tomber les
dirigeants corrompus, la population
tunisienne a fait tomber un mythe : celui
que cela devait durer toujours. Les
récent mouvement sociaux amorcés à
Djibouti ou au Burkina, bien que limités,
montrent que dans cette région
aussi les gens ont de plus en plus conscience
qu’ils doivent se lever pour
imposer leur point de vue. Les habitants
des « pays en voie de développement »
sont-ils mûrs pour un mouvement
social global ? En tout cas, nous pouvons
l’espérer.

M.

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