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Travailleurs sociaux, en lutte une fois de plus…

Publié le 18 octobre 2014

Après la réquisition d’un bâtiment pour loger des grands précaires il y a quelques années, ou cette bataille collective menée par les éducateurs sociaux et la CREA (qui a abouti à conserver un lieu pérenne pour les sans abris, rue Goudouli, à Toulouse), le combat pour la quête de nouveaux bâtiments se poursuit, avec ses victoires et ses défaites. En cette période où tant de gens baissent les bras, ces travailleurs sociaux ont au moins le mérite d’essayer et la satisfaction de connaître quelques belles réussites.

L’an dernier, ce sont les éducateurs sociaux en formation, qui ayant besoin de stages pour valider leurs formations, et également de rémunérations pour simplement vivre correctement, ont mené une lutte collectiveLes différents interlocuteurs étatiques interpellés pour répondre à leurs revendications n’on fait que se passer la balle d’un service à un autre car ils n’avaient aucune volonté d’y répondre. Avec la fin de l’année scolaire, le conflit s’est tassé, mais le flambeau de la lutte pourrait passer dans d’autre mains car pour les stagiaires de « 1re année », ça va être désormais très dur.

Aujourd’hui, toujours côté travail social, c’est une lutte exemplaire qui est menée pour que des jeunes en situation extrêmement difficile ne se retrouvent pas à la rue à la suite d’une décision brutale et totalement antisociale du Conseil général 31. Il faut savoir que les enfants arrivant en France sans famille, en situation d’isolement total (qu’ils soient réfugiés politiques ou économiques) sont pris en charge par l’action sociale. Après leur 18 ans, ils pouvaient (en Haute-Garonne et dans de nombreux départements) continuer à être socialement accompagnés jusqu’à 21 ans, le temps d’une formation professionnelle par exemple. Le CG31 vient de mettre fin à cette mesure, en dépit des textes qui régissent l’aide sociale à l’enfance [1]. Voici ce qu’en pensent les travailleurs sociaux en lutte : « Le CG31 met en avant les contraintes budgétaires. Nous nous élevons contre les mesures d’austérité qui font payer aux plus faibles la crise et la politique gouvernementale. Des éducateurs sont depuis le lundi 9 septembre en train de camper devant le Conseil général de Toulouse (« Occupy CG ») avec la ferme intention de faire reculer les décisions de quelques élus et d’affirmer par là-même qu’ils ne resteront pas sans rien faire devant tant d’injustice. ». Le mercredi qui suit, le président du CG31 commence à reculer et propose que ces jeunes majeurs totalement démunis soient logés dans des hôtels ou des foyers de jeunes travailleurs et bénéficient d’une allocation. Les éducateurs sociaux en lutte qui travaillent au quotidien avec ces jeunes-là, trouvent ces mesures inadaptées. Le jeudi, c’est la fermeture du CG31, décidée par son président, Pierre IZARD, qui a eu peur de l’intrusion des manifestants. Le CG ne rouvrira ses portes que le lundi suivant. Le mercredi 17 septembre devrait être déclaré journée syndicale de l’humour noir  : il y a bien une réunion de l’intersyndicale du CG31, mais c’est pas du tout pour décider de participer à cette lutte, c’est pour savoir si nos chers syndicats participeront ou pas à une réunion proposée par la direction, qui déclare en même temps qu’elle n’a pas l’intention de répondre aux revendications des travailleurs sociaux.

Quant à ceux qui luttent vraiment au lieu de bavasser dans les luxueuses salles de réunion du CG31, ils campent sur leurs positions et ils campent aussi, au sens propre du terme, devant le Conseil général, 24 heures sur 24. Au moment où nous mettons sous presse, la lutte continue. Chacun est invité à venir se joindre, ne serait-ce qu’un moment, au piquet de protestation devant l’entrée du Conseil général.