Accueil > Société > Réfugiés > Rions des absurdités administratives, quelques brèves :

Rions des absurdités administratives, quelques brèves :

Publié le 25 novembre 2018

Toulouse et sa préfecture.

Il n’y a pas que la douceur des violettes à Toulouse, il y a le doux accueil de la préfecture.

D’abord il faut entrer.
Ne pas se tromper. Oui il y a un accueil côté cathédrale mais il vous renverra (sauf si vous avez rendez-vous à quelque huile du côté de l’ancien archevêché) à la nouvelle préfecture, le « nouveau » bâtiment (qui a déjà plusieurs années) côté place saint-Jacques.

9 h 05 le lundi, parfois le rideau n’est pas encore ouvert. Parfois il y a une grande queue qui tourne dans la rue à côté. Et le sas comme à l’aéroport, contrôle des sacs, des manteaux, pas de canif (mais il y a une consigne possible dans une boîte près des gardiens contrôleurs).

La Préfecture a changé d’horaire. Depuis plusieurs mois, elle ouvre en continu de 9 à 15 heures. Mais. Mais les employés, c’est bien normal, vont manger vers 12 h 30. Alors vous, vous êtes arrivés vers 11 h 30 et il y a du monde avant vous. Vous avez bien sûr pris un ticket pour ne pas manquer votre tour. Vous attendez. Mais le guichet se ferme, son rideau se baisse. Non vous n’êtes pas chassé puisque vous êtes dans la salle d’attente et que « c’est ouvert en continu ». Donc vous attendez. Vous attendez la réouverture pour 13 h 30. Bien sûr il y a des petit(e)s jeunes qui vous orientent, et puis des fontaines d’eau, un distributeur de boissons payantes, des toilettes, des photomatons qui prennent même les cartes bancaires ... Mais tout fonctionne au ralenti (dans ce qui reste de fonctionnement puisque tout doit s’automatiser avec internet).

Non inutile de venir pour une banale histoire de permis de conduire, tout se passe par internet, tant pis ou tant mieux pour vous.
Oui il y eut deux ordinateurs à disposition à la préfecture pour les permis de conduire l’an passé, mais maintenant ils sont supprimés, en plus il fallait quelqu’un pour aider à leur fonctionnement, en plus il fallait faire une longue queue vu le nombre de candidats.
Oui vous devez faire transformer votre permis de conduire étranger et il faut prendre rendez-vous, mais uniquement par internet et c’est au moins 2 mois d’attente, c’est ainsi.

Mais peut-être venez-vous faire renouveler, si vous êtes étranger, quelque titre de séjour ? bien sûr payants. S’il est de 10 ans, je crois que son prix autour de 400 euros, pour 1 an peut-être 120 euros.
On ne comprend pas toujours pourquoi un tel n’a qu’1 an, ou que 2 ans, et pas 10. Zèle à l’envers de quelque fonctionnaire ?

En tout cas, tout ce qui est à payer à la Préfecture, c’est en timbres fiscaux. Il y eut un guichet « timbres fiscaux » au rez-de-chaussée de la préfecture. Ne rêvez pas, c’était tellement simple ! Supprimé ce guichet, c’était bien trop facile. Maintenant il faut ressortir de la préfecture et chercher le premier tabac-journaux qui vende ces timbres. Le plus proche, c’est rue de Metz. Ensuite vous reviendrez prendre un nouveau ticket et faire la queue pour obtenir votre document, s’il n’est pas déjà presque 15 heures !

Vu le nombre de personnes, il y a des guichets pour lesquels on ne peut plus prendre de ticket l’après-midi.

Au Service des étrangers 2e étage, n’allez pas un vendredi sans rendez-vous, vous ne serez pas reçu.

Au Service qui délivre l’imprimé de demande de titre de séjour pour raisons familiales, il n’y a qu’un jour de la semaine que cet imprimé peut vous être délivré. Et ce jour-là, il faut vous expliquer, et si vos explications et votre situation a priori ne conviennent pas, l’employé ne vous remettra pas l’imprimé. Solution : le trouver sur internet et aller rencontrer une association agréée (une liste existe aussi sur internet) pour vous aider à « monter » le dossier. Comme tout cela est pratique !

Un autre meli melo

Un autre méli-mélo pour étranger demandeur d’asile méritant, son adresse :
Vous arrivez, vous vous inscrivez au Forum des Réfugiés qui vous délivre un rendez-vous pour la Préfecture, et vous permet d’y avoir la domiciliation (y recevoir son courrier si vous êtes en squat).

La Préfecture vous inscrit (8 jours après en moyenne) et vous octroie, si tout va bien pour vous, le document intitulé « demande d’asile » (à remplir uniquement en français bien sûr) et destiné à l’OFPRA. Ce document en main (un par adulte, mais si une personne mineure n’a aucun papier, elle aura droit elle aussi à ce document – j’ai vu le cas pour une petite fille de 2 ans sans papier avec sa mère réfugiée).
Vous avez droit à votre prise d’empreintes (attente). Puis vous patientez alors pour passer au bureau de l’OFII mitoyen du Service des étrangers dans la préfecture.
L’attente est souvent longue.

Dans le meilleur des cas, vous serez convoqué à Paris (Fontenay-sous-Bois exactement) par l’OFPRA 3 mois au moins après la réception de votre demande d’asile (souvent 6 mois …).

Si, ouf, réponse positive et si vous acceptez cette réponse (qui est généralement « non comme réfugié, oui pour la protection subsidiaire, sorte de sous-statut de réfugié crée en Europe lors des guerres de Yougoslavie et leur afflux de réfugiés), vous entrez dans le lot commun des réfugiés subsidiaires.
Alors, il faut aller prendre votre domiciliation – parce que vous n’êtes toujours pas logé ni par la Préfecture, ni par la ville même si vous aviez théoriquement droit à un logement en qualité de demandeur d’asile) à la Croix-Rouge, qui est à présent sur l’île du Ramier (évidemment pas au centre de Toulouse). Avec de la chance vous serez inscrit le matin (cela se passe uniquement le matin) de votre visite, ou on vous donnera un rendez-vous.

Toujours afflux de personnes, toujours manque de moyens.

Toulouse et le Palais de Justice

Toulouse et le Palais de Justice – Toulouse, et le Tribunal de grande instance avec ses juges d’application des peines.

Bien sûr à cause de l’état d’urgence, il y a le sas contrôle comme à l’aéroport pour tout le Palais. Et une seule entrée parce qu’il n’y a qu’un lieu de contrôle. On peut faire des kilomètres dans le Palais puisqu’on n’entre plus par la place des Salins.
Là plus question d’avoir le moindre canif ou de ciseaux à ongle, ils sont saisis, spoliés, plus aucune consigne : pourquoi ? Les gardes sont présents et pourraient garder les mini-objets comme il y a quelques années.

Mais ensuite il y a l’audience devant le juge d’application des peines.
Désormais seuls les avocats et la personne convoquée peuvent se rendre au bureau du juge d’application des peines. Même un conjoint est refoulé. Pas question d’aboutir dans un couloir du Palais et d’attendre gentiment pour soutenir la personne – on restera dans cette salle des pas perdus du rez-de-chaussée. Pourtant, on est passé au contrôle …

Contact


Envoyer un message