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À propos du libéralisme

Publié le 25 novembre 2018

Le capitalisme règne aujourd’hui en maître sur l’ensemble de la planète et la quasi totalité des gouvernements se réclament de cette doctrine économique élaborée au dix neuvième siècle par Adam Smith. De très nombreux et très savants ouvrages ont été écrit pour expliquer cette idéologie mais au final toute la philosophie politique du libéralisme peut se résumer en peu de mots : « la somme des intérêts individuels finit toujours par aboutir au bien commun », ce que les membres de la classe dominante traduisent invariablement par « ce qui est bon pour moi sera à la fin bon pour la collectivité ».

Le libéralisme sacralise ainsi à la fois la liberté d’entreprendre et le marché, et refuse toutes les contraintes qui prétendraient contrôler la volonté de s’enrichir des entrepreneurs, l’intérêt égoïste est la seule motivation qui pousse les gens à entreprendre.

D’après les libéraux, les lois de la concurrence et la main invisible du marché sont largement suffisantes pour régler au mieux le fonctionnement de l’économie et sanctionner par le succès ou l’échec n’importe quel projet économique. Cette doctrine qui se revendique naturelle et transcendante et de ce fait au dessus de la morale ou de l’éthique, imprègne aujourd’hui la mentalité de toutes les couches de la société et détermine les pratiques de tous les agents économiques.

On n’en finirait plus d’énumérer les abus monstrueux qui ont été commis en son nom. Ainsi, c’est par intérêt, par appât du gain que des entreprises font travailler dans des conditions indignes pour des salaires misérables des hommes, des femmes ou des enfants, par intérêt qu’elles délocalisent leurs productions dans des pays où la main d’œuvre est moins chère, pour la même raison qu’elles pillent des ressources naturelles, détruisent la bio-diversité, polluent les eaux les terres et l’atmosphère.

C’est par intérêt et pour satisfaire leur volonté de puissance que les états nationaux dépensent des fortunes en armement et vont même jusqu’à se déclarer la guerre pour le plus grand malheur de s populations. C’est pour satisfaire des intérêts économiques que sur cette planète, les espaces naturels sont détruits, les océans pollués, les équilibres naturels gravement perturbés et la bio-diversité fortement réduite.

En contrepartie, nous devons reconnaître que le système capitaliste libéral a permis le développement du progrès technique et scientifique jusqu’au point où nous en sommes aujourd’hui et que au moins dans les pays développés, de grandes fractions des populations ont pu accéder aux délices de la société de consommation.

La société libérale est une société de classe fondamentalement injuste, inégalitaire et mortifère et c’est parce que tout au long des dix neuvième et vingtième siècles, les classes exploitées victimes de ce système se sont organisées et ont lutées avec les objectifs à la fois de transformer la société en abattant ses fondements à savoir l’état, la propriété, la religion et de conquérir des avantages matériels immédiats (salaires, conditions de travail etc) qu’au final, la situation des classes dominées s’est depuis un siècle globalement améliorée.

En privilégiant la défense de leurs intérêts immédiats et par facilité, en choisissant de confier à des organisations réformistes, gestionnaires de ce système le soin de les défendre , elles ont abandonné toute perspective révolutionnaire et accepté sa perpétuation.

Mais en ce début de vingt et unième siècle, par ce qu’il est dans la nature du système capitaliste libéral de croître sans fin, de devenir de plus en plus global, de se mondialiser de plus en plus, les classes dominées des pays occidentaux rentrent en concurrence avec les classes exploitées des pays en voie de développement et sous prétexte de préservation des emplois ou de concurrence, elles assistent les bras croisés au rabotage continu de tous les avantages sociaux que leurs anciens avaient conquis de haute lutte.

Et ce n’est pas le moindre des paradoxes, que dans le même temps et pour les même raisons, on assiste à la concentration au niveau mondial de la richesse dans très peu de mains ; jamais le monde n’a été aussi inégalitaire, jamais la minuscule classe des très riches n’a été aussi riche, jamais l’immense cohorte mondiale des pauvres n’a été aussi pauvre.

Et c’est la même logique capitaliste et libérale qui pour satisfaire la soif de profit et la volonté de puissance insatiables de cette classe d’hyper riches justifie la surexploitation des humains et des ressources naturelles , et finalement abouti à la ruine des populations et à la destruction des équilibres naturels .

L’urgence est donc d’en finir avec ce système absurde et d’entreprendre la construction d’une société plus juste, plus démocratique, plus égalitaire, et plus respectueuse de la nature.

Construire un autre futur nécessite au préalable une prise de conscience généralisée de la nécessité de remplacer les valeurs fondamentales du capitalisme et du libéralisme par les valeurs d’entraide, de solidarité, de bien commun . C’est la seule voie possible pour sortir de la barbarie libérale.

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