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MALADIE DU POP CORN : 10 ANS QUE L’ON SAIT ET QUE L’ON NE FAIT RIEN

Publié le 27 mai 2012

 MALADIE DU POP CORN : 10 ANS QUE L’ON SAIT ET QUE L’ON NE FAIT RIEN MISE EN DANGER DE LA VIE D’AUTRUI

Voici exactement dix ans, le « New England Journal of Medecine » [1] publiait un article [2] qui, malgré les précautions oratoires systématiquement d’usage dans ce genre de « papier », ne laisse aucun doute sur la dangerosité du diacétyl. L’article démontre que la manipulation du diacétyl (produit largement utilisée dans l’industrie du pop-corn) provoque une maladie pulmonaire gravissime : une forme de bronchiolite oblitérante.

Les bronchiolites peuvent être provoquées par de multiples agents (bactéries, virus...). Plusieurs substance chimiques sont également en cause. Ces substances irritent la muqueuse respiratoire et provoquent une réaction inflammatoire des bronchioles (petites bronches qui aboutissent aux alvéoles pulmonaires). Progressivement, l’inflammation bouche les bronchioles. L’air inspiré ne peut plus parvenir aux alvéoles. La victime commence à s’étouffer et présente une insuffisance respiratoire de gravité croissante. Cette maladie, très invalidante, peut aboutir à la mort dans des conditions particulièrement atroces. Par rapport à d’autre bronchiolites, celle provoquée par le diacétyle présente des caractéristiques qui augmentent sa gravité : en effet, alors même qu’il n’y a plus d’exposition au produit, les lésions persistent (elles ne sont pas réversibles comme dans la bronchiolite du bébé) et peuvent même continuer à s’aggraver.

Sur le plan chimique, le diacétyle (CAS 431-03-8) est une cétone de formule C4H6O2 qui porte plusieurs autres noms (butanedione et 2,3 butanedione...). Il se présente sous différentes formes dont celle d’un liquide jaune verdâtre dégageant une odeur de beurre rance ou légèrement chlorée.

La dangerosité du diacétyle est suspectée depuis 1970. Depuis dix ans, il n’y a aucun doute, d’autant que l’article du « New England Journal of Médecine » a été corroboré par d’autres études (en particulier une étude de Van Rooy [3]) qui donnent toutes le même résultat. Certains professionnels en ont tiré les conclusions qui s’imposaient en bannissant le diacétyle de leur production … aux USA. Car en France, les autorités sanitaires ont adopté pour le diacétyle la politique qui leur a si bien réussi pour le Médiator, l’amiante et le sang contaminé : celle de l’autruche. Pourtant, sans même évoquer le fameux principe de précaution qu’on nous met à toutes les sauces (sauf celles qu’il faudrait !), sur le plan juridique le cas pourrait très bien s’analyser comme une mise en danger de la vie d’autrui. Une piste à creuser pour les victimes du diacétyle et pour tous les travailleurs qui ont été exposés (généralement à leur insu).

Dernier point : s’il n’y a hélas aucun doute sur la dangerosité du diacétyl pour les travailleurs condamnés à le manipuler, le danger n’est pas exclu pour la santé des consommateurs, loin de là !

Pôle santé CNT-AIT


 Nataïs : Salariés licenciés, patrons en goguette

Pendant que des smigardes de Nataïs sont injustement traînées devant des tribunaux pour avoir dénoncé leurs conditions de travail (procès fleuve débuté le 24 mai devant le TGI d’Auch [4] ) et la non-application de la convention collective à laquelle elle ont droit [5], pendant qu’une dizaine de salariés ont été licenciés après la seule grève de l’histoire de Nataïs, pendant que 477 intérimaires se sont succédés sur les chaînes du géant du pop-corn pendant un an. [6] » sur , pendant que la crise frappe de plein fouet des millions de travailleurs et leurs familles… nous apprenons qu’en compagnie du Président du Conseil général du Gers (socialiste ????) le PDG de Nataïs participera à une sauterie le jeudi 31 mai à partir de 18 heures au lieu-dit La Cantine, 27 boulevard Matabiau à Toulouse sous l’égide de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Gers.

Indignez-vous !
Ces pratiques d’un autre âge doivent prendre fin !
Invitez-vous à la sauterie !
Soutenez les salariés de Nataïs dans leur combat.

Point d’information :le 31 mai à partir de 18 heures au 27 Bd Matabiau.

CNT-AIT de Toulouse, 26 mai 2012


 Nataïs : Après « Tintin au pays des Soviets », « Tintin au Pays du Pop-Corn »

A la suite de la première audience de ce qui s’annonce comme un procès fleuve [7], FR3 Midi-Pyrénées a diffusé un reportage le soir même au 19/20. Le PDG de Nataîs était interviewé devant les chaînes de production. Et, là, surprise ! Aucun des travailleurs habituellement présents à la chaîne n’était présent à l’image ? Par quel miracle ont-ils disparu à l’arrivée des caméras [8] ? Et par quel autre miracle les seuls salariés que l’ont voit à l’image, déguisés en ouvriers de production, sont une administrative, sortie miraculeusement de son bureau, et un cadre-maintenance (qui n’est donc pas affecté au travail à la chaîne !). Après « Tintin au pays des Soviets », le géant du pop-corn a joué « Tintin au pays du pop-corn » aux journalistes de FR3 !

CNT-AIT de Toulouse, 26 mai 2012


  NATAIS : MALADIE DU POP-CORN : LES SALARIES INQUIETS POUR LEUR SANTE

Parmi les produits utilisés par Nataïs, l’un d’entre eux soulève l’inquiétude des salariés. Il s’agit du DIACETYL, responsable de la « maladie du pop-corn ».

Le Diacétyl, utilisé comme adjuvant alimentaire dans la fabrication des pop-corn, est relié par des études nombreuses à une maladie grave, parfois mortelle, la « bronchiolite oblitérante ». Cette maladie invalidante, largement connue aux Etats-Unis sous l’appellation « Popcorn workers lung », peut rapidement détruire les petites bronches entraînant une réduction catastrophique des capacités respiratoires. La maladie est progressive, irréversible et potentiellement mortelle. L’Institut américain de la santé et de la sécurité au travail a soulevé le problème depuis 1985. Une étude réalisée sur des rongeurs en 1993 a démontré qu’une seule séance d’exposition de 4 heures pouvait être mortelle. Des résultats largement similaires ont été retrouvés par l’Institut américain de la santé et de la sécurité au travail en 2006. Même une exposition très courte peut donc être dangereuse. Malgré ses alertes inquiétantes, reprises en français sur le site du très officiel IRSST (Institut de recherche, de santé et sécurité au travail, Canada) les autorités françaises n’ont toujours pas interdit ce produit, contrairement à ce qui se passe aux USA. En France, le « principe de sécurité » ne s’applique manifestement pas dans le popcorn !

Nous exigeons que Nataïs rende publique toutes les précisions sur l’utilisation qui est faite du diacétyl dans cette entreprise.

CNT-AIT de Toulouse, 26 mai 2012