Accueil > Journaux > Un autre Futur > Un Autre Futur n°160

Un Autre Futur n°160

Publié le 15 octobre 2018

Un Autre Futur n°160 version pdf

 Guerre aux pauvres !

Le président des riches Emmanuel Macron, (sous entendu que le président des pauvres pourrait exister, quelle rigolade) a décidé de s’attaquer aux pauvres... pardon à la pauvreté.

Comme d’habitude il l’a annoncé de manière très spectaculaire à la télé etc. En fait, si on regarde son projet de plus près on s’aperçoit qu’il n’y a de nouveau que le nom... Et encore...

En 1989 le président Mitterrand (président des pauvres pendant sa campagne et président des riches pendant son mandat, à gauche pendant les campagnes électorales ils sont souvent « président des pauvres ») a mis en place le RMI. Tout le monde connaît le RMI, revenu minimum (c’est le moins que l’on puisse dire) d’insertion (c’est vite dit). Il a permis à monsieur Mitterand de se donner une image de président social mais aussi de contrôler la colère sociale des pauvres. Contrôler car il y avait des obligations quand on était au RMI, on devait voir des « travailleurs sociaux », sorte de police sociale qui appliquent la loi bien sagement. Et aussi, donner un minimum à ceux qui n’ont rien, ça évite la contestation...
stratégie plutôt intelligente et vraiment machiavélique.

En 2009 un autre président (celui-ci ouvertement des riches) Nicolas Sarkozy, remplaça le RMI par le RSA.
La différence est dans lettre, le A, Revenu de Solidarité (on la cherche encore
celle-la...) Active (le but étant de mettre au travail les pauvres, ça n’a pas marc-
hé). En dehors du nom rien n’a vraiment changé, c’est toujours aussi misérable, qu’on soit au RMI ou au RSA. Et on s’en doute M. Sarkozy a bien sûr tenté de renforcer le contrôle sur les pauvres.

Mais voyons un peu le nouveau projet d’Emmanuel Macron. D’abord le
nom, Revenu Universel d’Activité. Rien de neuf vous me direz... Le principe est
de regrouper le RSA et les aides sociales.
En gros les pauvres toucheraient toutes les aides du même organisme et en
même temps. Le gouvernement essaie de nous faire croire que le but est de simplifier les démarches et donc la vie des pauvres, en fait c’est encore un projet
pour remplir l’agenda du président. Je parie que pour les pauvres rien ne va
changer... Il y a même des gens qui râlent et qui disent que le but de cette
réforme est de casser le système des aides sociales. Vu les nombreuses déclarations
anti-pauvres du président cette année, ça ne serait pas étonnant. Par contre on
peut se réjouir pour une chose, c’est qu’au moins ça va créer des emplois...
dans le domaine de la police sociale !

 Arrêtez de vous plaindre !

Dernière provocation en date de Macron : "arrêter de vous plaindre"
nous a t il proposé. Il se moque de nous ! Bien sûr quand on est bien au chaud
sur les bancs en velours de l’assemblée avec un salaire de folie on n’a pas besoin de se plaindre. Pour information un député touche 7100 € d’indemnité parlementaire plus 5770 € d’indemnité de frais, cela tous les mois, aux frais de
la princesse. Rappelons que plus de la moitié des salariés touchent moins de
1800€/mois.

Et puis il faut voir les conditions de travail, pour ceux qui ont
la chance de pouvoir travailler et remplir la gamelle. Ainsi le contrôle strict
du rythme de travail chez les ouvriers et les salariés ne cesse d’augmenter. Ce
contrôle est imposé soit par la machine, soit à cause de la surveillance de la hiérarchie. A cela il faut ajouter la pénibilité physique : rester longtemps debout
ou dans une position pénible, effectuer des déplacements à pied longs ou
fréquents, devoir porter ou déplacer des charges lourdes, subir des secousses ou
des vibrations... N’oublions pas le bruit qui nous oblige à devoir crier pour
nous parler. Deux tiers des ouvriers doivent élever la voix pour communiquer, les cadres sont seulement 6,6 pour cent à devoir le faire.

Et puis qui travail dans la poussière, la fumée ou au milieu des produits toxiques ? Certainement pas les politiques ou les banquiers !

On peut aussi ajouter le harcèlement au travail et le management : ça va jamais assez vite, c’est jamais assez bien fait ! On entend beaucoup de reproches, rarement de félicitations, et cela quoi qu’on fasse.

Notre travail et fatiguant et rempli bien nos journées. Nous n’avons pas un emploi du temps de ministre nous ! Nous ne pouvons physiquement pas nous permettre d’être au four et au moulin. Il nous font bien rire à nous faire croire qu’ils sont débordés quant la même personne peut être à la fois premier ministre et ministre de l’intérieur !

Alors oui, nous, nous avons des raisons de nous plaindre ! Mais oui, il faut nous arrêter de nous plaindre et il nous faut agir pour changer tous ça !