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« L’écologisme », le meilleur allié de la gentrification.

Publié le 21 juillet

L’Écologie qui est la science de la maison, n’est pas « l’écologisme » qui, lui, chasse les habitants les plus modestes de chez eux :
S’il y a bien une idéologie à la mode à notre époque, c’est bien l’écologisme. Et de l’écologisme, on en mange matin, midi et soir, à toutes les sauces, toutes les variantes, à tort et à travers. À Toulouse, nous n’y échappons pas, puisqu’il existe déjà des endroits dans cette ville où l’on ne peut plus théoriquement se rendre avec un véhicule diesel vieux de plus de dix ans, il faut un macaron « Crit’air 1, 2 ou 3 » collé sur le parebrise, sinon gare !

On retrouve cet écologisme de pacotille, dans l’ensemble de la politique de la ville, ainsi dans le quartier du Mirail cela fait déjà 1 an ou 2, qu’ils ont baissé les températures du chauffage central, du moins dans certains immeubles. Au nom bien entendu de l’écologisme. Et visiblement cette mode est générale dans tout le territoire, dans des villes comparables à Toulouse.

Dans les quartiers populaires, tant décriés par les médias populistes pour son taux exceptionnel de délinquance, où tout le monde volerait tout le monde, où l’on brûlerait des voitures pour passer le temps, où les habitants seraient tour à tour des dealers de shit le matin et des musulmans salafistes fanatiques le soir, une zone de non-droit comme ils disent. S’il y a bien un prétexte à toute épreuve pour pousser les gens à partir, c’est bien ces histoires de réhabilitation de quartier et de rénovation urbaine ; ainsi le quartier du Mirail qui est justement un quartier à « réhabiliter » depuis quelques années. L’ironie est qu’avec ce baratin de réhabilitation urbaine, c’est que l’état a totalement abandonné ces quartiers depuis longtemps, pour ensuite les stigmatiser.

À Toulouse donc, s’engagent ainsi les démolitions, tout en reconstruisant à côté des immeubles vendus comme des buildings à faible empreinte carbone, respectant ainsi au mieux l’environnement tout en vantant en même temps la modernité technologique. Le résultat est que les habitants partent peu à peu, et sont remplacés par des locataires plus riches financièrement, transformant petit à petit le Mirail en un quartier hors de portée pour les bourses modestes.

L’écologisme est l’une de ces nombreuses ficelles qui servent à masquer une gentrification, tout en se donnant bonne conscience.
En effet, le maire du quartier G.Cognard, a affirmé ouvertement que e but de tout ceci est de « changer les têtes », ce qui est clair et limpide, dans la considération et les choix voulus à l’encontre de ces quartiers et leurs habitants.
Sans se gêner, la municipalité toulousaine a entamé les destructions des barres d’immeubles, alors que des familles, des enfants, des personnes âgées, vivent encore à l’intérieur ; ces travaux mettent la santé de ces personnes en danger, notamment dans le désamiantage de certains immeubles (Gluck). Les locataires ont froid, et même très froid l’hiver, et trop chaud l’été, car les isolations sont complètement pourries. Le prétexte
tout trouvé, comme si cela ne suffisait pas, bien sûr au nom de « la sobriété énergétique », les bailleurs ont réduit le chauffage, ce qui accentue encore plus les problèmes d’isolation, alors que les charges sont restées les mêmes. Les ascenseurs sont très souvent en panne, et ce, durant de longues périodes, mettant en difficultés les personnes âgées et les handicapés.

Il semblerait que dans presque toutes les villes importantes de France, on peut faire le même constat. À Besançon, dans le quartier de la Planoise qui abrite 90% des logements sociaux, près de 1200 logements doivent être rayés de la carte d’ici à 2025 dans le cadre d’un programme signé par la municipalité et l’agence de la rénovation urbaine. Le but est de supprimer d’après les élus locaux la mauvaise réputation de ce quartier, ce quartier dont plus de la moitié des habitants vit en dessous du seuil de pauvreté, pour devenir selon les élus un quartier « d’excellence numérique », et surtout un éco-quartier (source Monde Diplomatique de juin 2024).

Tout cela n’est que de la gentrification au nom de l’Écologie. Mais qu’en est-il des habitants de ces quartiers, dont certains d’entre eux y ont vécu plusieurs décennies ? L’écologisme, c’est encore une de ces trouvailles de la bourgeoisie, pour pouvoir encore et encore faire de la plus-value, et cette fois-ci c’est sur le logement des personnes les plus modestes de cette société, qui elles devront s’éloigner de plus en plus, vers des zones, les moins bien desservies, voire des campagnes désertifiées, puisque ces gens-là, sont semble-t-il indésirables dans les grandes villes. L’écologisme est un argumentaire bourgeois et sa préconisation, au nom de la sauvegarde de la nature, interdirait presque tout, à presque tout le monde sauf aux riches. Ses partisans
sont non seulement capitalistes, mais aussi totalitaires. La question sociale, ils s’en foutent.