Comme chaque été, la République Française -...
Publié le 9 octobre 2019
Comme chaque été, la République Française - et notamment son représentant suprême, le Président - enchaîne les commémorations historiques pour nous rappeler à quel point nous avons de la chance de vivre dans un monde Libre, et que nous le devons avant tout à l’État et à ses institutions, à commencer par la Police et l’Armée qui accompagnent chacune de ces sorties officielles.
A chaque fois, ces commémorations officielles permettent au Pouvoir de tripatouiller un peu l’Histoire, pour se donner le bon rôle et essayer de nous intoxiquer toujours plus pour que nous acceptions notre situation. [1]
On avait déjà eu le droit à la lecture de la lettre de Guy MOCQUET par Sarkozy, celui qui avait nommé un Ministre de l’Identité nationale, terminologie que n’aura pas renié Pétain et l’État Français collaborateur vichyssois.
Mais cette année, avec le mouvement des gilets jaunes, cette intox prends une tournure particulière, avec des ficelles de plus en plus grosses. Déjà au mois de Mai, alors qu’on ne comptait déjà plus nos blessés éborgnés et mutilés, ni nos milliers de raflés pendant les manifs, on avait eu le droit à la sortie de Castaner sur les flics "résistants", alors qu’il est historiquement établi qu’ils ont été massivement des collabos - passifs souvent mais collabos tout de même. La résistance fut surtout le fait de gens ordinaires qui justement désobéirent aux lois, à la police, et
préférèrent la Justice sans s’inquiéter du "qu’en dira-t-on", comme le démontre bien l’exemple des enfants juifs de Moissac. [2]
Alors que la Mairie de Paris inaugurait en juin dernier une rue en hommage à Pierre SEEL, déporté homosexuel qui avait courageusement témoigné à la fin de sa vie pour briser le silence autour du projet exterminateur des nazis, personne parmi les officiels ne rappela que c’est grâce au fichage réalisé par la police républicaine avant la guerre que la Gestapo put aller arrêter Pierre SEEL et l’envoyer en camp de concentration. [3]
Puis pour les commémorations du débarquement du 6 juin 1944, ce fut l’allusion glissée furtivement par Macron sur "les camps espagnols" - sans mentionner que ces espagnols là étaient des exilés, des "migrants" dirait on aujourd’hui, qui avait été parqués dans des camps de concentration dans des conditions indignes de la devise républicaine pourtant fièrement affichée sur tous les frontons officiels. Il est vrai que
célébrer des "migrants" - et aussi les gestes de solidarité d’une partie de la population française qui - elle - leur ouvrit les bras pour échapper à leur funeste sort - au moment où la République refoule, expulse des migrants par milliers aurait fait tâche dans le tableau de l’Histoire officielle [4].
La bataille pour la "Mémoire" est surtout une bataille idéologique. Le Pouvoir chercher à instrumentaliser l’Histoire à son profit, en espérant que nous goberons ses bobards et nous résignerons à accepter notre sort d’exploités.
Alors pour essayer - modestement et avec nos petits moyens - de renverser la vapeur, nous publions sur notre blog une série de textes pour donner à lire et à voir une autre face de la Résistance que la version officielle. Les Anarchistes et anarchosyndicalistes - même si il n’y en a pas un sur cent - n’ont pas été les derniers à participer à la lutte contre le fascisme et le nazisme. Ils étaient français, juifs apatrides, algériens, allemands, sénégalais, portugais, russes, italiens, bulgares, espagnols ... ils étaient surtout internationalistes, sans souci des "identités" et autres fadaises "postmodernes" actuelles qui nous divisent. [5]
« Ce n’est pas la patrie française qui est en danger, ni la liberté de la France qui est en jeu, c’est la Liberté, la culture et la paix mondiale. »
Francisco Ponzan Vidal, dit « François Vidal », militant de la CNT-AIT espagnole, résistant exécuté à Toulouse par les nazis le 17 août 1944, veille de la Libération de la ville